Le risque rabique associé aux chiens et aux chats en France métropolitaine : analyse quantitative et modalités de gestion
Auteur / Autrice : | Guillaume Crozet |
Direction : | Barbara Dufour |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Santé publique - épidémiologie |
Date : | Soutenance le 06/07/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 12 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Santé Publique (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Epidémiologie des maladies animales infectieuses (Maisons-Alfort, Val de Marne) - EpiMAI USC - Epidémiologie des maladies animales infectieuses |
Jury : | Président / Présidente : Emmanuelle Fromont |
Examinateurs / Examinatrices : Barbara Dufour, Hervé Bourhy, Jakob Zinsstag, Yann Le Strat | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Hervé Bourhy, Jakob Zinsstag |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La France métropolitaine est indemne de rage des mammifères non volants mais le risque rabique persiste, notamment en lien avec les carnivores domestiques. Ces derniers peuvent, à la faveur de mouvements transfrontaliers, introduire le virus sur le territoire français et ainsi contribuer à exposer les populations animales et humaines locales voire à initier une diffusion du virus sur le territoire.Ce travail visait à quantifier le risque rabique associé aux carnivores domestiques en France métropolitaine et à évaluer les mesures de gestion associées. Pour ce faire, la probabilité d’introduction du virus rabique en France métropolitaine a été étudiée au travers de travaux de modélisation stochastique par arbres de scénarios. Ensuite, le potentiel de diffusion du virus a été quantifié par le développement d’un modèle mécanistique reposant sur des réseaux de contacts entre chiens. Le dispositif de surveillance des chiens et des chats mordeurs sains a également été étudié selon une approche bénéfice-risque.Les résultats ont montré que la probabilité d’introduction du virus rabique par l’intermédiaire des mouvements non commerciaux de carnivores domestiques était plutôt élevée avec une probabilité médiane d’au moins une introduction annuelle du virus de 0,24. Pour ce qui est du potentiel de diffusion, les résultats ont indiqué qu’avec les mesures de gestion actuelles ce dernier était très limité, avec seulement un peu moins de 10 % des introductions aboutissant à au moins un évènement de transmission secondaire au sein des populations de chiens. L’intérêt des mesures de gestion du risque rabique a également pu être étudié, révélant, à titre d’exemple, l’importance de la vaccination antirabique des carnivores domestiques dans le cadre des mouvements transfrontaliers pour prévenir l’introduction du virus, alors que la période d’attente avant importation d’un carnivore domestique avait un intérêt négligeable. Pour la prévention de la diffusion du virus rabique sur le territoire, la gestion des chiens contaminés, identifiés dans le cadre d’une enquête épidémiologique, se révélait importante. De même, la couverture vaccinale antirabique préexistante contribuait à réduire ce potentiel de diffusion. Dans le cadre de l’étude spécifique du dispositif de surveillance des animaux mordeurs sains qui vise à prévenir les transmissions zoonotiques, il a été montré que ce dernier n’était pas bénéfique dans le contexte français actuel.Ces résultats permettent de mieux appréhender le risque rabique actuel en France métropolitaine et de formuler des recommandations sur sa gestion. Ces éléments peuvent donc directement informer les décideurs en santé animale ou en santé publique afin d’actualiser la lutte contre cette zoonose majeure.