Thèse soutenue

"To(o) Queer the Writer". Contributions et effacement de Gloria Anzaldúa lors de l'émergence de la théorie queer

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Camille Back
Direction : Evelyne Ricci
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études hispaniques et latino-américaines
Date : Soutenance le 24/11/2022
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur l'Espagne contemporaine (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jules Falquet
Examinateurs / Examinatrices : Evelyne Ricci, Jules Falquet, Hélène Quanquin, Lissell Quiroz, Josette Féral, Romana Radlwimmer
Rapporteurs / Rapporteuses : Hélène Quanquin, Lissell Quiroz

Résumé

FR  |  
EN

Encore largement méconnue en France, la militante féministe lesbienne chicana Gloria Anzaldúa (1942-2004), originaire de la Vallée du Río Grande, au Texas, a contribué à travers ses essais, fictions et poèmes à l’émergence de la théorie queer aux États-Unis. En effet, si la première introduction du terme queer theory au sein de la sphère académique états-unienne est souvent attribuée à Teresa de Lauretis, qui forge l’expression en 1990, il est possible d’en retracer d’autres généalogies. Anzaldúa s’est nettement définie comme queer dès 1981 dans « La Prieta », autohistoria-teoría publiée dans l’anthologie This Bridge Called My Back: Writings by Radical Women of Color, puis dans Borderlands/La Frontera: The New Mestiza (1987). Lorsque de Lauretis formule sa théorie queer, cependant, elle ne mentionne que brièvement les ouvrages d’Anzaldúa sans souligner son utilisation du terme queer ni discuter ses travaux qui constituent pourtant un précédent à sa propre formulation. Prenant appui sur d’importantes recherches en archives et des entretiens d’histoire orale, cette thèse et l’effort généalogique qui l’anime visent donc à questionner certains des « silences construits » (de Lauretis) de la théorie queer, aux États-Unis comme en France, en mettant en évidence la manière dont celle-ci s’est fondée sur l’effacement ou la marginalisation d’un important corpus de textes poétiques et critiques produits par des auteur·rice·s et des théoricien·ne·s queers racisé·e·s.