Thèse soutenue

Représentations de la nature en Espagne : de l’exode rural à l'émergence d’un discours écologique (1950-2020)

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Auteur / Autrice : Cécile Beau
Direction : Marie Franco
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études Hispaniques et Latino-américaines
Date : Soutenance le 19/03/2022
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur l'Espagne contemporaine (Paris)
Jury : Président / Présidente : Zoraida Carandell
Examinateurs / Examinatrices : Marie Franco, Zoraida Carandell, Miguel Olmos, Angel Rubio, Marie-Soledad Rodriguez
Rapporteurs / Rapporteuses : Zoraida Carandell, Miguel Olmos

Résumé

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La société espagnole, essentiellement agricole jusqu’aux années cinquante, a connu une industrialisation accélérée, promue par le pouvoir franquiste, qui a entraîné un déclin rapide et irréversible des régions rurales. Ces territoires sont devenus des espaces dépeuplés que l'État a laissé péricliter au profit du noyau central (Madrid), de certaines régions périphériques (comme le Pays Basque et la Catalogne) et de nouveaux pôles touristiques côtiers. A travers l’analyse du discours sur la nature et le monde agraire depuis 1950 jusqu’à l’époque actuelle, ce travail de recherche s’intéresse au rôle de l’exode rural dans l’évolution socioéconomique de l’Espagne et entreprend d’éclairer la façon dont l’écologie s’est diffusée dans ce pays à mesure qu’avançait la déruralisation. Les conséquences de la disparition des sociétés paysannes, qui occupaient jadis les espaces que l’on désigne aujourd’hui sous le nom d’Espagne vide (España vacía), ont été relativement peu étudiées. Cependant, plusieurs écrivains de la seconde moitié du vingtième siècle se sont penchés sur l’histoire de cette « révolution silencieuse » : Miguel Delibes, Julio Llamazares Rafael Chirbes, notamment, déplorent dans leurs romans le sort réservé à ces régions et à leurs habitants et mettent en avant le rapport contradictoire qu’entretiennent les Espagnols vis-à-vis de leur passé rural. Aussi, les anciens territoires agricoles, délaissés et marginalisés par les pouvoirs publics, semblent retrouver aujourd’hui aux yeux des Espagnols l’importance qu’ils avaient autrefois. Car l’Espagne rurale devient un enjeu politique à partir du moment où le regard que l’on porte sur elle nous renvoie à la fois au passé : suscitant un questionnement sur la façon de surmonter les blessures causées par la guerre civile et la dictature et dont elle porte encore les stigmates, mais également à l’avenir ; à travers la question des moyens à mettre œuvre pour réagir face à la crise environnementale, en préservant la nature et les terres agricoles.