Thèse soutenue

Pour une neuroesthétique dynamique et réflexive : repenser la neuroesthétique dans une interdisciplinarité avec la sociologie et l’esthétique

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Auteur / Autrice : Donna Jung
Direction : Jacinto Lageira
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Esthétique
Date : Soutenance le 16/05/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut ACTE (Paris ; 2012-...)
Jury : Président / Présidente : Jean-Marie Schaeffer
Examinateurs / Examinatrices : Jacinto Lageira, Jacques Morizot, Bruno Trentini
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne-Françoise Schmid

Résumé

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Une partie de ce que l’on nomme la neuroesthétique s’intéresse particulièrement aux œuvres des arts visuels et à la catégorie esthétique du beau. Ses principaux acteurs sont des neurologues pour lesquels l’esthétique devrait reposer sur un fondement scientifique afin de réellement comprendre les mécanismes biologiques et évolutionnaires ainsi que les fondements neuronaux de l’expérience esthétique et de l’appréciation artistique. Je démontre que cette idée dépend d’une démarche biologique universalisante, fondée sur des déterminismes issus de l’évolution. Cette approche paraît ne pas considérer les déterminismes culturels et sociaux. Cette thèse part du postulat qu’il est possible de questionner, voire de remettre en question, la dichotomie nature culture en faisant travailler ensemble des disciplines étudiant les phénomènes sociaux et les phénomènes biologiques : notamment la sociologie de l’art et la neuroesthétique. Contrairement au réductionnisme ou à l’intégration disciplinaire, je défends l’idée que l’interdisciplinarité pourrait se faire dans une dynamique qui est celle de la communication, à laquelle s’ajoute la démarche réflexive du chercheur, qui permet de tenir compte d’une pluralité de facteurs déterminants à la fois du chercheur lui-même et de ses sujets et objets de recherche. Ce dynamisme réflexif se ferait dès les hypothèses et premiers questionnements. Il serait pour la neuroesthétique une condition d’une interdisciplinarité ancrée dans une épistémologie structuraliste constructiviste héritée de Pierre Bourdieu, tout en restant physicaliste et commensurable avec les neurosciences. Dans le cadre de ce paradigme les concepts non-scientifiques comme la beauté seraient considérés comme construits et liés aux structures sociales. La réflexivité et la dynamique permettent notamment au chercheur de repenser la question de l’universalité des résultats et du concept de beau ainsi que d’interroger les déterminismes biologiques et évolutionnaires au regard des déterminismes culturels, historiques et sociaux.