Thèse soutenue

Entre terre et mer : espace, territoire et droit dans la pensée politique de Spinoza

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Auteur / Autrice : Luigi Emilio Pischedda
Direction : Chantal JaquetMatteo Favaretti Camposampiero
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 08/09/2022
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Università Ca' Foscari Venezia (Venise, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement d'accueil : Università Ca' Foscari Venezia (Venise, Italie)
Laboratoire : Centre d'histoire des philosophies modernes de la Sorbonne (Paris ; 1983-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Chantal Jaquet, Matteo Favaretti Camposampiero, Laurent Bove, Stefano Visentin, Maria Emanuela Scribano, Sonja Lavaert
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Bove, Stefano Visentin

Résumé

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La thèse montre comment l'originalité de la pensée de Spinoza réside dans la mise en question de l'un des aspects fondateurs de l'État moderne : le lien d'adhésion totale que la souveraineté établit avec son propre territoire et le rôle qu'il joue pour légitimer ses conditions d’existence. Toute communauté politique (civitas), pour être considérée comme telle, nécessite de l'espace, ou plutôt d’occuper de l’espace. L’espace n’est pas seulement la région du monde dans laquelle la civitas existe de façon concrète, il est aussi l’une des coordonnées à travers lesquelles elle se pense, se représente, s’exprime de manière culturelle. L'espace en tant que territoire et l'espace en tant que symbole ou métaphore, représentent deux manières différentes de comprendre l'espace de la communauté politique qui nécessitent une analyse approfondie. Au sein de ces deux domaines d’investigation, la question qui anime le présent travail se situe plus que dans une de leurs zones intermédiaires, dans l’un de leurs points d’intersection : il s’agit de comprendre comment la communauté politique se conçoit à travers le territoire, comment le territoire est pris comme élément de représentation. La thèse montre que l'élément spatial, qui a joué un rôle décisif dans l’histoire de la représentation de l’ordre politique, acquiert une autonomie de discours aux Pays-Bas entre le XVIe et le XVIIe siècle. Cela est dû au fait que la matérialité du territoire, des fleuves, de la terre et de la mer, est prise au sérieux en contribuant à imaginer l’ordre politique tout en développant un sens supplémentaire : ils sont supposés être un symbole, un soutien visible de l'identité profonde de la communauté politique.