Thèse soutenue

"À feu ! À poils ! Et à sang !" : les atrocités allemandes au sein de la culture visuelle française de la Grande Guerre
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Auteur / Autrice : Thaïs Bihour
Direction : Pascal RousseauAnnette Becker
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 14/12/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire de l'art (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Bertrand Tillier
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Rousseau, Annette Becker, Sylvie Le Ray
Rapporteurs / Rapporteuses : Manon Pignot, Laurence Van Ypersele

Résumé

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À partir du 4 août 1914, l’armée allemande envahit la Belgique et le nord de la France. Si la violation de la neutralité belge est un choc pour l’opinion internationale, l’horreur suscitée par les atrocités allemandes font retomber l’opprobre sur l’Allemagne, accusée de porter à elle seule la responsabilité du conflit : rapidement, les récits d’exactions – incendies, viols, pillages, exécutions collectives – s’étalent dans les journaux et donnent lieu à une iconographie prolixe mettant en lumière la souffrance des civils. L’empathie envers ces victimes érigées en martyrs de la Patrie va pourtant s’amenuiser et se retourner contre elles : trop affaiblies pour subvenir à l’effort de guerre, accusées de voler le travail des populations locales ou de mettre au monde des enfants nés de viols commis par l’ennemi, elles finissent par susciter le rejet. Ainsi, les représentations d’atrocités allemandes connaissent le même destin que les populations qu’elles évoquent : si la thématique apparaît peu dans la presse en 1914, elle s’avère pléthorique durant l’année 1915. Son déclin s’amorce dès 1916, préfigurant le rejet et l’oubli qui touchera les victimes. Cette thèse a donc pour vocation d’analyser l’iconographie des atrocités allemandes au sein de la culture visuelle et discursive de la Grande Guerre à l’aune de ses motifs et des médiums œuvrant à leur diffusion, et ce tant auprès d’un public adulte qu’enfantin – l’acculturation guerrière étant une composante essentielle de la culture de guerre en 1914-1918. Il s’agira également de mesurer et, plus encore, de relativiser l’influence effective de la propagande sur l’imaginaire collectif français à l’égard de notre objet d’étude.