Thèse soutenue

« L’entreprise fantôme » entre fidélité et désertion : deux modalités du rapport des jeunes diplômés à l’entreprise?

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Auteur / Autrice : Thomas Simon
Direction : Ghislain Deslandes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion et du management
Date : Soutenance le 13/06/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Management Panthéon-Sorbonne (Paris)
Partenaire(s) de recherche : école associée : ESCP Europe (2009-....)
Laboratoire : ESCP Europe (2009-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : David Courpasson, Olivier Germain, Mar Pérezts, Géraldine Galindo, Xavier Philippe
Rapporteurs / Rapporteuses : David Courpasson, Olivier Germain

Résumé

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Dans un contexte d’explosion du secteur tertiaire, les « bullshit jobs » (Graeber, 2018a) fleurissent dans les organisations. Ce sont tous ces emplois qui paraissent d’autant plus inutiles et dérisoires qu’ils sont bien rémunérés. Face à cette prolifération des « jobs à la con », on assiste actuellement à ce que Cassely (2017a) appelle la « révolte des premiers de la classe », c’est-à-dire à un mouvement d’exode de jeunes diplômés qui quittent les grandes entreprises du tertiaire pour devenir artisans, autoentrepreneurs, bénévoles dans des ONG… L’objectif de notre étude est d’analyser la façon dont les jeunes diplômés font face aux situations absurdes en entreprise, de mettre en lumière les éléments favorisant leur désertion et de comprendre les stratégies mises en place pour retrouver du sens dans leur activité. Pour cela, nous avons recours au double cadre théorique de la littérature gestionnaire sur le “bullshit” (Graeber, 2018a) et l’absurde d’une part et des humanités avec les œuvres de Michel Leiris (2008 [1934]) et d’Albert Camus (1985 [1942]) d’autre part. L’application de ce cadre explicatif est nouvelle pour cette population spécifique et permet d’entrevoir des rapprochements inédits entre les désillusions des jeunes diplômés en entreprise et le désarroi vécu par Leiris (2008 [1934]) lors de son périple africain entre Dakar et Djibouti. Cette thèse permet alors de s’interroger sur la notion d’« entreprise fantôme » qui renvoie à la fois aux attentes déçues de toute une génération et désigne une organisation ayant tendance à transformer ses propres recrues en êtres spectraux par l’intermédiaire d’une désertion physique ou morale. Notre démarche de recherche qualitative est composée de trente-cinq entretiens semi-directifs avec des jeunes diplômés de Grandes Écoles de commerce et d’ingénieurs françaises […].