Thèse soutenue

Biocicatrisation des structures en béton par injection et aspersion de milieux rhéofluidifiants inoculés

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Auteur / Autrice : Adrien Perrin
Direction : Christine LorsRichard Gagné
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie des matériaux
Date : Soutenance le 17/03/2022
Etablissement(s) : Ecole nationale supérieure Mines-Télécom Lille Douai en cotutelle avec Université de Sherbrooke (Québec, Canada)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Université de Sherbrooke (Québec, Canada) - Centre for Materials and Processes / CERI MP - IMT Nord Europe
Entreprise : Électricité de France
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Faisl Bousta, Denis Damidot, Josee Duchesne
Rapporteurs / Rapporteuses : Michèle Quéneudec T'Kint de Roodenbeke, Hubert Cabana

Résumé

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Le béton, le matériau de construction le plus utilisé au monde, peut s’altérer au contact de son environnement, conduisant à générer des fissures et à réduire la durabilité des ouvrages. La méthode de réparation des fissures fines la plus utilisée actuellement est l’injection de résines (époxy, polyuréthanes, etc.). Cependant, il s’agit d’une technique polluante, de courte durée et parfois peu compatible avec le béton. L’objectif de cette thèse est de développer une méthode de réparation biologique applicable à des ouvrages réels en injectant une formulation inoculée pour colmater une fissure avec un composite formé de carbonate de calcium biosourcé et de biofilm. Deux éléments ont été développés : un inoculum microbien et un outil prédictif permettant la productionde formulations épaissies rhéofluidifiantes adaptées à la taille de la fissure à traiter.L’inoculum microbien est un consortium de micro-organismes indigènes adaptés aux matériaux cimentaires. Il a une croissance rapide et permet la production significative de calcite et de vatérite à partir de lactate de calcium dans les conditions environnementales d’un ouvrage en béton (20°C et pH de surface alcalin). L’outil prédictif a permis la production de formulations injectables et biocompatibles dans des fissures allant de 40 à 1000 µm. Une formulation sélectionnée, en association avec le consortium microbien, a été injectée dans des mortiers fissurés en conditions de laboratoire (20°C, 100% d’humidité relative). Une injection de la formulation épaissie inoculée a permis de réduire l’ouverture apparente de fissures fines (de l’ordre de 100 µm) de 84-90% et de fissures moyennes (250 et 450 µm) de 77-78%. Le système de biocicatrisation a été utilisé pour bioréparer deux fissures de l’ordre de 400 µm dans une dalle en béton fissurée (1 x 2 x 0,15 m) en conditions de laboratoire (20°C). Les résultats obtenus ont montré une réduction de la perméabilité de l’eau à 99% pour les deux fissures avec une confirmation que le matériau de colmatage est bien de nature biologique. Deux méthodes d’injection adaptées à des fissures sèches et humides ont été développées. Elles ont permis de tester le système de biocicatrisation sur des fissures d’ouvrages réels : la maquette VeRCoRs d’EDF (Electricité De France) ) Moret-Loing-et Orvane, France (fissures sèches), qui reproduit à l’échelle 1/3 une enceinte de réacteur nucléaire et un barrage de la centrale hydroélectrique d’Hydro-Sherbrooke à Weedon, CANADA (fissures humides). Ces deux essais ont montré des résultats prometteurs et constituent une preuve de concept de cette technique de biocicatrisation par injection.