Thèse soutenue

La marionnette et son drame. : Les dramaturgies pour le théâtre de marionnettes contemporain en France et en Italie (1980-2020)

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Auteur / Autrice : Francesca Di Fazio
Direction : Didier PlassardEnrico Pitozzi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : ARTS spécialité Etudes théâtrales et spectacle vivant
Date : Soutenance le 21/11/2022
Etablissement(s) : Montpellier 3 en cotutelle avec Università degli studi (Bologne, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Représenter, inventer la réalité du romantisme à l'aube du XXIe siècle
Jury : Président / Présidente : Joseph Danan
Examinateurs / Examinatrices : Teresa Megale, Sandrine Le Pors, Gerardo Guccini
Rapporteurs / Rapporteuses : Julie Sermon, Cristina Grazioli

Résumé

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Le théâtre de marionnettes a connu, depuis la fin du XXe siècle, de profondes mutations, tant sur le plan esthétique que sur celui du dispositif dramaturgique. Si en France des expériences plurielles de collaboration entre écrivains et marionnettistes se sont développées, en Italie ont émergé des expérimentations dramatiques de la part des marionnettistes eux-mêmes, auteurs de textes aux qualités littéraires plus manifestes, qui ont parfois été publiés. Au fil des rencontres avec la scène, la posture de l’auteur dans le domaine de la marionnette devient « fluide », allant de l’écrivain extérieur répondant à une commande, au dramaturge et au co-créateur des spectacles. Une plus grande attention aux enjeux dramaturgiques a renforcé les relations des arts de la marionnette avec le théâtre d’acteurs. En vertu de cette osmose, certaines caractéristiques du régime contemporain de l’écriture pour la scène, comme la « rhapsodisation » des textes mise en évidence par Jean-Pierre Sarrazac et les traits « postdramatiques » décrits par Hans-Thies Lehmann, sont à l’œuvre dans les pièces pour marionnettes écrites depuis les années 1980. La comparaison des créations françaises (à travers les exemples de Daniel Lemahieu et François Lazaro, Jean Cagnard et la Cie Arketal, Kossi Efoui et Théâtre Inutile, Dennis Cooper et Gisèle Vienne) et italiennes (par Guido Ceronetti, Giuliano Scabia, Gigio Brunello et Gyula Molnár, Marta Cuscunà, Fabiana Iacozzilli, entre autres) montre comment elles exploitent la marionnette et ses multiples techniques de manipulation afin d’agencer la parole aux images suscitées par l’objet. Bien que l’on puisse observer un plus grand élan innovateur en France, tandis que les relations avec les différentes traditions régionales restent fortement ancrées en Italie – ce qui est également dû aux différents systèmes d’aide à la création, comme le montre l’examen des deux politiques culturelles –, l’analyse de plusieurs textes nous apprend que les poétiques et les motifs les plus récurrents sont communs aux deux territoires, en vertu des possibilités de figuration qu’offre la marionnette : la confrontation avec les problèmes actuels et les traumatismes de l’histoire, la plongée dans l’esprit humain, l’imagination de territoires post-anthropocentriques, la rencontre avec le trouble et la mort.