Histoire des idées et des argumentations formulées autour de la thèse de la motivation linguistique. Analyse logico-épistémologique
Auteur / Autrice : | Hayja Al-Hamdani |
Direction : | Jean-Baptiste Joinet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie mention philosophie des sciences et logique |
Date : | Soutenance le 06/07/2022 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherches philosophiques de Lyon (Lyon) |
Établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Sophie Saffi |
Examinateurs / Examinatrices : Sophie Saffi, Philippe Monneret, Luiz Carlos P. D. Pereira, Chrystelle Fortineau-Brémond | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Monneret, Luiz Carlos P. D. Pereira |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette étude met en lumière la thèse de la motivation linguistique. Il s'agit, dans son acception courante, d'une proposition théorique fondée sur la présentation du phénomène du langage en termes d'existence d'une relation entre les sons du langage et les significations auxquelles ils se réfèrent.L’idée de base de cette thèse n’est pas récente, elle est aussi vieille que l'histoire et est née en conjonction avec une autre thèse qui lui est opposée, à savoir celle qui nie l'existence d'une telle relation, et qu’on appelle aujourd'hui l'arbitraire linguistique. Ce sont, on le sait, deux thèses concurrentes depuis l'antiquité pour définir la nature et le statut du langage.Considérant que cette question est restée tout au long de ces siècles l'objet de controverses et de discussions peu concluantes, et face aux nombreux problèmes épistémologiques auxquels sont confrontées les études linguistiques, qui aboutissent tôt ou tard à la détermination du principe général du langage, nous avons réfléchi à la nécessité de mener une étude approfondie de ces deux thèses et de toutes les idées et arguments qui se sont formulés à leur sujet. En effet, la première étude sur l'arbitraire linguistique a été achevée en 2013. Alors que l'étude actuelle porte sur la motivation linguistique.Partant du fait que la thèse de la motivation établit une relation naturelle et causale entre les signes linguistiques et leurs significations, affirmation qui demande à être prouvée, nous avons pensé que, pour obtenir des résultats fructueux, il serait judicieux de soumettre cette thèse à l'analyse et à l'examen d’un point du point de vue logique et épistémologique : logique, en examinant les raisonnements formulés sur la motivation (pour ou contre) ; épistémologique, en évaluant le fondement scientifique et la portée cognitive de cette thèse.L'étude a cherché à aborder tous les sujets liés à la thèse de la motivation, tels que la définition de la thèse, la détermination des éléments qui constituent la relation de motivation, les arguments soulevés à son sujet, les phénomènes linguistiques qui ont été considérés comme des preuves de la motivation, et les hypothèses qui ont été construites sur la base de cette thèse, aux niveaux philosophique, syntaxique, lexical et phonétique.Les résultats de cette recherche ont révélé que la motivation linguistique est en réalité un concept très large qui va au-delà d'une définition étroite, comme une relation entre un signe et sa signification, pour recouvrir l'ensemble du système linguistique. Ainsi, la motivation peut se manifester d’abord dans l'intention des actes de langage, puis dans le choix de l'unité linguistique utilisée (en termes de son, de vocabulaire et de grammaire), et enfin dans la formulation des énoncés et des discours.Cependant, si la question de la motivation est assez claire aux niveaux linguistiques qui impliquent du sens (mot, phrase, discours), au niveau du son, défini comme dénué de sens, elle est encore à un stade précoce de recherche et d’examen. De ce fait, l'étude a révélé que les travaux empiriques menés sur le symbolisme phonétique n'étaient, en fait, pas suffisants ou exhaustifs au point de pouvoir en porter un jugement scientifique et définitif. Enfin, à la lumière des données de cette recherche, l'étude propose une définition raisonnable de la thèse de la motivation et du phénomène du langage en général, et appelle à la nécessité de développer une théorie générale du langage, formulée de manière à répondre aux normes bien connues de l’épistémologie, et susceptible d’être appliquée aux langues malgré les différences qui les séparent.