Thèse soutenue

Laïques et ecclésiastiques entre religion citadine et Contre-réforme à Naples des débuts du XVIe siècle aux début du XVII siècle : résister, contrôler et discipliner

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Auteur / Autrice : Isabelle Blaha
Direction : Philippe MartinGiovanni Muto
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 14/11/2022
Etablissement(s) : Lyon 2 en cotutelle avec Università degli studi di Napoli Federico II
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....)
Jury : Président / Présidente : Monica Martinat
Examinateurs / Examinatrices : Lucia Felici, Giovanni Romeo
Rapporteurs / Rapporteuses : Lucia Felici, Brigitte Marin

Résumé

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Appréhender la foi des laïcs napolitains au XVIe siècle est une entreprise ardue tant en raison des difficultés matérielles d’accès aux sources, que de leur discontinuité temporelle, qui rendent difficile toute reconstruction historique systématique fondée sur la longue durée, ou l’étude de séries homogènes de sources. Malgré cette réalité, les difficultés matérielles ont été contournées par des dépouillements systématiques de fonds d’une grande diversité, tant des archives archidiocésaines ou d’État de Naples,que de la Curie généralice de la Compagnie de Jésus, et que celles du Saint-Siège, tout en recourant à une méthodologie qualitative.Les caractères singuliers d’une piété laïque et urbaine ont d’abord été privilégiés, puis l’analyse s’est attachée, dans la capitale du vice-royaume d’Espagne, aux relations entre laïcs et ecclésiastiques avant et après le concile de Trente. En effet, l’approche diachronique choisie se concentre sur le “siècle de transition” de l’histoire de l’Église catholique moderne, celui du XVIe siècle.Émergent de cette thèse la reconstruction de multiples identités religieuses de laïcs et d’ecclésiastiques napolitains, comme leur manière d’appréhender la religion et l’Église catholique, grâce aux précieux éléments fournis par l’examen des visites pastorales tridentines, ou de celui plus ou moins répressif des procès-verbaux des tribunaux archidiocésains et de “l’Inquisition napolitaine” du Saint Office. Les Napolitains sont ainsi peu enclins à l’application des normes tridentines, alimentant un contexte de tension sociale grandissant, et de criminalisation religieuse. En témoignent également des sources singulières pour l’histoire de la sensibilité religieuse, en l'occurence les procès-verbaux des veilles d’exécutions capitales de laïcs, dressés par les “greffiers” de la Compagnie des Bianchi della Giustizia.Face à cette situation, des stratégies sont mises en œuvre par la Curie généralice et les responsables du Collège jésuite napolitain, afin de réformer la vie religieuse, très contrastée au regard également des sources de la Curie de l’archidiocèse. Enfin, laïcs et clercs font bien souvent cause commune face aux tentatives de réformes romaines, ce qui ne diffère guère d’une grande partie des villes de l’Europe catholique.Le tableau présenté dans cette thèse fait apparaître une religion citadine encore “très médiévale”, -selon toute vraisemblance enracinée dans un héritage byzantin-, témoignant des fortes résistances locales laïques et ecclésiastiques, rendant très laborieuse l’introduction du nouveau modèle de vie chrétienne dans la capitale du royaume de Naples jusqu’à la réforme de 1598 du cardinal et archevêque Alfonso Gesualdo.