Forestiers et foresterie au Canada : Genèse et développement d'une science appliquée dans les provinces de l'Est (années 1880 - années 1940)
Auteur / Autrice : | Lisa Martone |
Direction : | Béatrice Craig, Pierre Cornu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 27/10/2022 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 en cotutelle avec Université d'Ottawa |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'études rurales (Lyon) |
Jury : | Président / Présidente : Anne Rivière-Honegger |
Examinateurs / Examinatrices : Eda Kranakis, Charles-François Mathis | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Maude Flamand-Hubert, Jean-Yves Puyo |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
À partir des années 1880, les problèmes rencontrés par les forestiers sur l’ensemble du globe (feux de forêts, invasions d'insectes, raréfaction des ressources ligneuses) stimulèrent une intense production de savoirs sur les environnements forestiers et suscitèrent une vaste internationalisation des sciences forestières. Les échanges, les emprunts, mais aussi les polémiques scientifiques entre forestiers, occasionnées par des rapports à la nature et au territoire divers, et par la confrontation avec des environnements forestiers complexes, tissèrent la trame d’un dialogue transnational par le biais duquel se fabriquèrent des "territoires scientifiques" propres, et des compétences particulières. En retraçant la circulation des connaissances et des pratiques forestières dans l’est du Canada (Québec, Ontario, et Nouveau-Brunswick) entre les années 1880 et 1940, à la croisée des influences européenne et nord- américaine, ce travail de recherche met en lumière les dynamiques de mise en science de la nature à l’échelle transatlantique, mais aussi le processus d’hybridation des théories et des pratiques au niveau local. L’étude diachronique du développement de la foresterie dans les provinces de l’est du Canada révèle en effet les motivations mais aussi les limites économiques, culturelles, et écologiques des transferts de pratiques forestières héxogènes sur le territoire canadien, et contribue plus largement aux travaux portant sur la dynamique des sciences, sur la manière dont elles se construisent, ainsi que sur leur « géographie variable ». Au cours du premier XXème siècle, la foresterie de l’Est du Canada s’affirma en effet comme une science forestière hybride suivant son propre agenda économique et scientifique, sélectionnant à diverses sources extérieures les apports jugés pertinents, et les combinant avec les méthodes développées sur son propre terrain.