Thèse soutenue

Vers une spectroscopie de fluorescence d'excitation multispectrale quantitative pour l'assistance peropératoire dans la résection des gliomes en neurochirurgie

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Auteur / Autrice : Arthur Gautheron
Direction : Bruno MontcelMathieu Hébert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ingénierie pour le vivant
Date : Soutenance le 08/12/2022
Etablissement(s) : Lyon 1
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Electronique, Electrotechnique, Automatique (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CREATIS - Centre de Recherche et d'Application en Traitement de l'Image pour la Santé (Lyon ; 2007-....)
Jury : Président / Présidente : Rémi Carminati
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Montcel, Mathieu Hébert, Anabela Da Silva, Darine Abi Haidar, Raphaël Clerc, Anne Pillonnet, Pablo Valdes
Rapporteurs / Rapporteuses : Anabela Da Silva, Darine Abi Haidar

Résumé

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Le gliome est la tumeur cérébrale primaire la plus courante et la plus agressive en termes de malignité et de progression. L’exérèse chirurgicale est le traitement principal. Actuellement, un problème persiste dans la précision de la délimitation des lésions, en raison du manque de modalités d’imagerie préopératoire spécifiques à l’infiltration tumorale et parce que le tissu sain et la marge tumorale peuvent avoir la même apparence pendant l’opération. La microscopie à fluorescence de la protoporphyrine IX (PpIX) induite par le 5-ALA est aujourd’hui la technique clinique la plus efficace, mais elle souffre d’un manque de sensibilité et de spécificité. Antérieurement, il avait déjà été démontré que la complexité spectrale de l’émission de fluorescence de PpIX est pertinente pour identifier le tissu tumoral et en particulier la composante infiltrée. Un premier essai clinique avait été réalisé sur 10 patients avec un prototype de spectroscopie de fluorescence peropératoire validé par l’ANSM. Cette étude a démontré la pertinence des deux formes de la PpIX comme nouveaux biomarqueurs proposés pour identifier la marge tumorale et sa frontière avec le tissu sain. Cependant, ce travail se heurte à plusieurs obstacles liés à la compréhension et à la quantification des biomarqueurs. Le travail présenté ici vise à surmonter certains de ces obstacles à travers deux approches. D’une part, la quantification reposant sur des modèles optiques plus ou moins complexes, il semblait pertinent de vérifier que certaines des hypothèses faites dans les modèles simples sont compatibles avec le cas étudié. Nous nous sommes intéressé à l’une d’entre-elles qui concerne la forme de la distribution angulaire de la lumière. Cette hypothèse influe directement sur la valeur d’un paramètre appelé la réflectance interne, c’est-à-dire la réflectance de l’interface air-tissu du côté des tissus. Les valeurs de réflectance interne couramment utilisées qui dépendent uniquement de l’indice optique du milieu, peuvent induire une erreur sur la prédiction de la réflectance et de la transmittance d’environ 10 % pour les milieux translucides. Nous avons montré que la prise en compte d’une valeur précise de la réflectance interne de l’interface tissu-air, fonction de l’épaisseur du matériau et de ses propriétés optiques, dans les modèles optiques simples conduit à une réduction de l’erreur de prédiction de la réflectance et de la transmittance à moins de 1.0 % pour les milieux translucides. D’autre part, nous avons proposé une nouvelle méthode pour estimer la contribution des biomarqueurs liés à la fluorescence de la PpIX. En effet, les méthodes actuelles souffrent d’interférences lors de l’estimation des biomarqueurs liés à la fluorescence de la PpIX. Elles peuvent être dues à l’omission ou à la mauvaise forme spectrale de fluorophores endogènes présents dans le signal mesuré. Ces interférences se produisent lorsque le spectre des fluorophores endogènes omis est spectralement proche de ceux d’émission de PpIX et conduit à une surestimation de PpIX et donc à une classification comme tumorale des tissus sains. La méthode que nous proposons cherche à s’affranchir des a priori sur les fluorophores endogènes présents dans le signal mesuré et leurs formes spectrales respectives. Pour cela, plusieurs longueurs d’onde d’excitation de fluorescence sont nécessaires pour transférer les a priori dans le rendement quantique de fluorescence des biomarqueurs liés à la fluorescence de la PpIX et pour estimer la partie du signal liée aux fluorophores endogènes. Finalement, notre méthode est aussi efficace que les modèles existants pour les cas déjà résolus, mais elle conserve une spécificité égale à 100 % par rapport à la vérité terrain tandis que celle des modèles existants tombe à 0 %. Enfin, nous avons réalisé un nouveau prototype peropératoire utilisant une excitation multi-longueurs d’onde et permettant l’extraction des propriétés optiques à partir de mesures de réflectance diffuse.