La poésie de Coleridge : entre conversation poétique et dialogue philosophique

The poetry of Coleridge : from poetic conversation to philosophical dialogue

• Auteur / Autrice : Jérôme Chemin
• Direction : Yann Tholoniat
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Langues, Littératures et Civilisations
• Date : Soutenance le 19/11/2022
• Etablissement(s) : Université de Lorraine
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Equipe d'accueil IDEA (Nancy)
• Jury : Président / Présidente : Pierre Degott
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Yann Tholoniat, Caroline Bertonèche, Hélène Pharabod-Ibata
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Caroline Bertonèche, Hélène Pharabod-Ibata

Mots clés

Mots clés contrôlés

Critique et interprétation

Coleridge, Samuel Taylor (1772-1834)

Philosophie et littérature

Grande-Bretagne

Romantisme (mouvement littéraire)

Mots clés libres

Poétologie

Romantisme

Philosophie

Coleridge

Métaphysique

Poetics

Romanticism

Philosophy

Coleridge

Metaphysics

Résumé

La richesse philosophique de la poésie de Coleridge a souvent été peu considérée, du fait de sa nature hétéroclite et non systématique. Toutefois, ce travail considère les écrits poétiques de Coleridge comme le support adéquat d'une réflexion dynamique, en abordant l'angle original de ses pratiques philosophiques. En effet, ses longs poèmes narratifs, ses sonnets, ses fragments visionnaires sont accompagnés de tout un corpus à la lisière de la poésie : des carnets remplis de traits de génie, des essais frôlant la prose poétique, des lettres qui mettent en lumière le processus de la création poétique. Tous ces supports constituent un terrain fertile pour la pratique coleridgienne de la philosophie. Pour lui, faire de la poésie est indissociable de l'acte de philosopher, en mettant l'accent sur la forme active du verbe. Cette thèse explore les pratiques qui associent le faire poétique à la pensée philosophique, et plus particulièrement, la métaphysique. Déambuler, dialoguer, imaginer, penser par analogie sont autant de moyens d'ouvrir la réflexion sur un monde en plein changement. Au cœur d'une période marquée par la révolution historique, intellectuelle et culturelle, Coleridge se fraye un chemin entre empirisme mécaniste, rationalisme radical et idéalisme allemand. La dynamique dialectique entre les opposés anime son œuvre et le poète se lance dans une quête effrénée pour faire sens des contradictions qui l'entourent. De l'objet au sujet, de l'immanence à la transcendance, Coleridge interroge résolument des questions philosophiques, fût-ce au prix d'affronter des apories.

The philosophical wealth of Coleridge's poetry has often been put aside because of its heterogenous and unsystematic input. However, this thesis considers Coleridge's poetical works as the appropriate way to support his dynamic reflection by studying the original perspective of his philosophical practices. His famous ballads, his thoughtful sonnets, his visionary fragments are also accompanied by a whole set of texts which orbit around poetry such as his notebooks full of strokes of genius, his essays nearing poetic prose, or his letters highlighting his process of poetic composition. Those media constitute the fertile soil of Coleridge's philosophical practices. Making poetry cannot be separated from thinking philosophically with the emphasis on the active form of the gerund. This thesis explores the practices which unite poetry with philosophy, and in particular, metaphysics. Walking, conversing, imagining, and thinking metaphorically are some of his ways to reflect on a changing world. Living in a period of historical, intellectual and cultural revolution, Coleridge navigates among a variety of theories from mechanistic empiricism to immaterialism or rationalism and his journey culminates with idealism—both Kant's and Plato's idealisms. The dynamic dialectic between opposites animates his work while the poet strives to make sense out of the contradictions around him. From object to subject, from immanence to transcendence, Coleridge chooses not to rest with “half knowledge”, to quote Keats, and keeps asking unanswered questions. Even when confronted with aporia, he relentlessly interrogates esoteric problems.