Thèse soutenue

Integrated assessment of historical charcoal production in NW European lowlands : from kiln inventory to legacies in the environment

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Auteur / Autrice : Ana Cláudia Fernandes Oliveira
Direction : Simon DevinVincent Robin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écotoxicologie, biodiversité, écosystèmes
Date : Soutenance le 27/06/2022
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SIReNa - Science et ingénierie des ressources naturelles (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire des Environnements Continentaux (Vandoeuvre-lès-Nancy)
Jury : Président / Présidente : Emmanuelle Montargès-Pelletier
Examinateurs / Examinatrices : Simon Devin, Vincent Robin, Oliver Nelle, Thomas Raab, Sandrine Paradis-Grenouillet, Annegret Larsen
Rapporteurs / Rapporteuses : Oliver Nelle, Thomas Raab

Mots clés

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Résumé

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Le bois était (et est toujours) une ressource clé dans les sociétés humaines comme source d'énergie indispensable au développement (proto-)industriel, du Moyen-Âge à l'émergence des énergies fossiles. Les charbonnières, qui sont les traces les plus visibles de la production de charbon de bois, sont répandus et préservés dans les zones forestières, et constituent des sources importantes d'informations sur l'exploitation passée des forêts. Ainsi, une étude interdisciplinaire de la production historique de charbon de bois, en plaine dans la Meuse (NE France), intégrant des contributions d'anthracologie, d'analyses d'images, de l'histoire, des sciences du sol et de la végétation, permet d'avoir une vision intégrée des impacts et des héritages de cette activité anthropique sur l'environnement. La quantification des charbonnières a été effectuée sur la base de données LiDAR, en comparant la détection visuelle et automatique. Il en résulte que la détection basée sur des observations d'experts est la plus fiable, même si la détection basée sur un algorithme à identifier plus de structures. Nous avons également montré que la validation sur le terrain était une étape importante pour affiner la qualité des détections digitales. Les résultats de l'analyse du charbon de bois des 48 charbonnières échantillonnés ont révélé la présence de 12 taxons, avec Carpinus betulus qui représente les deux tiers de la diversité observée. Les résultats des datations, radiocarbones et par luminescence stimulée optiquement, suggèrent que l'activité a eu lieu tout au long des années 1800 jusqu'au début des années 1900. En conjuguant les estimations dendro-anthracologiques et des sources écrites historiques, il est démontré qu'une gestion par le taillis sous futaie en place au moment de la production de charbon de bois. Les arbres de futaie (essentiellement Quercus et Fagus) ont été favorisées pour constituer la réserve de bois d'œuvre, et le taillis (essentiellement Carpinus) a été récolté régulièrement. Les analyses pédologiques montrent que la structure du sol a également été affectée par la construction et l'utilisation des charbonnières, ainsi que les caractéristiques physico-chimiques qui sont nettement différentes selon qu'il s'agit de niveaux de charbonnage ou d'horizons des sols adjacents. Les résultats de l'étude de la végétation reflètent une richesse spécifique plus élevée dans les charbonnières, par rapport à des références externes, ainsi de que des patrons de distribution pour certaines espèces qui semblent influencés par la présence de charbonnières en forêt. Ce travail a fourni une analyse intégrée de la production de charbon de bois, depuis les influences passées jusqu'aux effets actuels sur les écosystèmes forestiers de plaine tempérée. Les résultats obtenus ont diverses implications dans plusieurs domaines de recherche comme la paléoécologie, l'écologie forestière et la pédologie, en termes de trajectoires écologiques et d'héritages écosystémiques.