Thèse soutenue

Renormalisation en théorie des champs tensoriels et le point fixe melonique

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Auteur / Autrice : Sabine Harribey
Direction : Răzvan-Gheorghe GurăuDario BenedettiChristoph Kopper
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 17/06/2022
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris en cotutelle avec Ruprecht-Karls-Universität (Heidelberg, Allemagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....)
Laboratoire : Centre de physique théorique (Palaiseau, Essonne)
Jury : Président / Présidente : Lauriane Chomaz
Examinateurs / Examinatrices : Răzvan-Gheorghe Gurău, Dario Benedetti, Christoph Kopper, Holger Gies, Grigory Tarnopolsky, Matthias L. Bartelmann, Vincent Rivasseau
Rapporteurs / Rapporteuses : Holger Gies, Grigory Tarnopolsky

Résumé

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Cette thèse étudie le flux du groupe de renormalisation en théorie des champs tensoriels. La première partie se concentre sur un modèle de tenseur quartique avec symétrie O(N)3 et un propagateur à longue portée. L'existence d'un point fixe non perturbatif pour tout d à grand N est établie. Nous trouvons quatre lignes de points fixes paramétrées par le couplage tétraédrique dont une attractive dans l'infrarouge et fortement interactive. Cela donne naissance à une nouvelle sorte de théorie conforme des champs au point fixe, que l'on nomme TCC melonique. Cette TCC melonique est ensuite étudiée plus en détails. Nous calculons tout d'abord les dimensions des opérateurs bilinéaires ainsi que les coefficients de l'expansion en produits d'opérateurs. Les résultats sont cohérents avec une TCC unitaire à grand N. Nous calculons ensuite les corrections en 1/N: la ligne de points fixes se réduit à un unique point fixe. Cependant, les corrections sont imaginaires et l'unitarité est brisée. Finalement, le théorème F est étudié pour ce modèle. D'après ce théorème, l'énergie libre d'une TCC sur la sphère en dimension 3 doit décroître le long du flux du groupe de renormalisation. Nous prouvons que ce théorème est en effet vérifié par notre modèle.La partie suivante de la thèse porte sur des théories des champs tensoriels sextiques en rangs 3 et 5. En rang 3, nous trouvons deux points fixes infrarouges stables et réels pour le modèle à courte portée et une ligne de points fixes infrarouges stables et réels pour le modèle à longue portée. Étonnamment, en rang 5, le seul point fixe est le point fixe Gaussien. En rang 3, pour le modèle à courte portée, nous trouvons toujours deux points fixes infrarouges stables au premier ordre en correction. Cependant, pour le cas à longue portée, les corrections aux points fixes ne sont pas perturbatives et ne sont donc pas fiables. Il n'y a pas de précurseur au point fixe à grand N. La dernière partie de la thèse étudie la classe de modèles présentant une limite melonique à grand N. En effet, cette limite manquait pour les modèles avec une représentation tensorielle ordinaire de O(N) ou Sp(N). Récemment, il a été prouvé que les modèles de tenseurs dans une représentation irréductible de O(N) ou Sp(N) en rang 3 admettaient en effet une limite melonique à grand N. Cette preuve est ici étendue au rang 5. Cette généralisation repose sur des bornes récursives dérivées d'une analyse combinatoire détaillée des graphes de Feynman impliqués dans l'expansion perturbative du modèle.