Thèse soutenue

Inférence bayésienne de l'erreur de modèle pour la calibration des codes CFD

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Auteur / Autrice : Nicolas Leoni
Direction : Pietro Marco CongedoOlivier P. Le Maître
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mathématiques appliquées
Date : Soutenance le 04/04/2022
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de mathématiques Hadamard (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....)
Laboratoire : Centre de mathématiques appliquées (Palaiseau, Essonne)
Jury : Président / Présidente : Josselin Garnier
Examinateurs / Examinatrices : Pietro Marco Congedo, Olivier P. Le Maître, Youssef Marzouk, François Bachoc, Paola Cinnella
Rapporteurs / Rapporteuses : Youssef Marzouk, François Bachoc

Résumé

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La calibration d'un code de calcul consiste en la comparaison de ses prédictions aux données expérimentales dont on dispose, pour déterminer les meilleures valeurs des paramètres d'entrée. Nous travaillons dans un cadre bayésien où ces paramètres sont représentés par des variables aléatoires, permettant une représentation fidèle de l'incertitude sur leurs valeurs ainsi que sur les prédictions. Nous nous intéressons à des situations où, après avoir étudié les possibles variations des paramètres d'entrée du code, il subsiste une distance irréductible entre prédictions et observations, ce qui indique la présence d'une erreur de modèle. Cette erreur provient de l'utilisation d'hypothèses simplificatrices lors de l'élaboration d'un modèle.Dans une première partie nous présentons les contributions théoriques et numériques de cette thèse, dont la principale est une nouvelle approche d'estimation de l'erreur de modèle nommée Full Maximum a Posteriori (FMP), portée par l'introduction d'une nouvelle paramétrisation de la distribution du biais de modèle, et sur le calcul d'hyperparamètres optimaux. Cette méthode est placée dans le contexte des techniques traditionnelles d'estimation et notamment de la méthode classique de Kennedy et O'Hagan (KOH). Sous une hypothèse de normalité de la densité à posteriori, nous démontrons la supériorité de l'approche FMP vis-à-vis de la méthode KOH car elle ne sous-estime pas l'incertitude paramétrique et révèle la totalité des explications possibles des données lorsque la postérieure est multimodale. La pertinence de cette hypothèse de construction est ensuite étudiée dans des situations où le nombre d'observations expérimentales tend vers l'infini, selon trois modes d'acquisition différents. Nous présentons les techniques numériques qui sont au coeur de la calibration, à savoir l'échantillonnage de densités selon la méthode de Monte-Carlo par chaînes de Markov, et la construction de modèles de substitution du code de calcul couplée à une réduction de dimensionalité au moyen d'une Analyse par Composantes Principales. Une méthode d'amélioration de la précision des échantillons FMP basée sur l'algorithme de rééchantillonnage est également proposée. Dans le but d'accélérer la méthode FMP, nous proposons un algorithme permettant la construction de modèles de substitution pour les hyperparamètres optimaux, où les points d'entraînement sont tirés au hasard dans des échantillons de chaînes de Markov successives, avec pondération selon l'incertitude de prédiction.La seconde partie de la thèse est consacrée aux applications de la méthode FMP et la comparaison avec la méthode KOH et la solution de référence au problème de calibration. Dans un premier temps nous procédons à la calibration d'un modèle de répartition de flux thermique à la paroi dans un écoulement en convection forcée, en utilisant des observations provenant de multiples configurations expérimentales, ce qui constitue un nombre significatif d'hyperparamètres à traiter de manière simultanée. La seconde application porte sur le code de calcul Neptune_CFD, où nous traitons simultanément l'incertitude expérimentale et l'erreur de modèle qui porte sur l'équation de transport de l'aire interfaciale, à partir de données obtenues sur l'expérience DEBORA. Sur ces deux applications, nous démontrons que la méthode FMP est plus robuste que la méthode KOH car elle évite une confiance excessive envers les paramètres et produit des intervalles de confiance plus fiables sur les prédictions. De plus, son coût réduit permet de réaliser une calibration dans des situations où la solution de référence serait trop chère à calculer. La technique FMP de calibration, illustrée ici par des applications empruntées au domaine nucléaire, est également applicable à de nombreuses situations où le but est de reproduire des données expérimentales par le biais de simulations numériques.