Thèse soutenue

Essais sur la politique de concurrence et l'économétrie appliquée

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Auteur / Autrice : Louis Pape
Direction : Michaël VisserChristian Belzil
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 07/04/2022
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....)
Laboratoire : Centre de recherche en économie et statistique (France)
Jury : Président / Présidente : Philippe Gagnepain
Examinateurs / Examinatrices : Michaël Visser, Christian Belzil, Michael L. Bognanno, Ioana Marinescu, Ghazala Azmat
Rapporteurs / Rapporteuses : Michael L. Bognanno

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse propose trois contributions aux questions de politique de concurrence ainsi qu'une nouvelle approche économétrique. Sur la politique de concurrence, elle inclut deux études portant sur le rôle des politiques antitrust vis-à-vis du marché du travail. La première évalue les niveaux de concentration industrielle, au sens du Herfindahl–Hirschman Index (HHI), dans les marchés locaux du travail en France sur la période récente (2011-2015) et confirme une relation négative entre celle-ci et la masse salariale. Ce travail révèle donc l'existence de rentes oligopsonistiques et monopsonistiques résultant, en partie, de la politique de concurrence. Le deuxième article confirme cette relation entre politique de concurrence et salaires à travers l'étude des mécanismes de promotion salariale au sein des équipes américaines de baseball. Exploitant la soudaine et aléatoire promotion de certains joueurs pouvant accéder à un marché du travail concurrentiel à partir d'un marché initialement monopsonistique, nous montrons que ce changement dans la structure du marché permet d'expliquer une modification à la hausse des salaires d'au moins 30%. Une troisième étude pose la question de l'éventuel encadrement des pratiques de discriminations tarifaires dans le milieu du jeu vidéo sur téléphone mobile. A travers des variations quasi-naturelles au sein du jeu étudié ainsi que des exclusions résultant d’un essai randomisé contrôlé (RCT), nous identifions la demande de contenus ainsi que son hétérogénéité pour les joueurs, à travers un modèle de demande à choix discrets. Nous simulons alors différents menus de prix pour étudier leurs capacités à augmenter les profits de l’entreprise. Nous trouvons que ces pratiques n’augmenteraient que marginalement ses profits mais que celle-ci pourrait augmenter ses revenus simplement en établissant un prix fixe plus modeste. Cela suggère l’absence de besoin de régulation. Enfin, une contribution d’ordre méthodologique complète cette thèse. Elle soulève la question des bonnes pratiques économétriques lorsque l’analyste est confronté à des zéros dans le contexte d’une estimation d’élasticité ou semi-élasticité – cette dernière étant un objectif récurrent en économie industrielle, en économie du travail, en économie internationale, en économie du développement et en économie de la santé. Nous montrons la pertinence de la question à travers une revue bibliométrique des publications dans l’American Economic Review, expliquons les diverses solutions existantes et compatibles avec ces données et proposons une nouvelle approche nommée « iterated Ordinary Least Squares ». Cette dernière est plus flexible en termes de moments et plus facile à estimer (surtout avec des variables endogènes) que la méthode plus classique de la régression Poisson. Avec l’aide d’un test statistique basé sur l’équivalence théorique entre la prévalence des zéros dans les données et celle prédite par ces modèles, nous montrons que notre modèle peut-être favorisé par rapport aux méthodes classiques, à travers l’étude de données issues de publications récentes portant sur le commerce international ou le développement économique.