Thèse soutenue

Le Régime d'Asile Européen Commun à l'épreuve des droits LGBTI. La politisation du genre et de la sexualité au sein des réformes du droit d'asile européen (1999-2020)
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Amandine Le Bellec
Direction : Réjane SénacCarlo Ruzza
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 20/09/2022
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques en cotutelle avec Università degli studi di Trento (Trentin, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches politiques de Sciences Po (Paris)
Jury : Président / Présidente : Nuno Ferreira
Examinateurs / Examinatrices : Réjane Sénac, Carlo Ruzza, Jane Freedman, Johanna Kantola, Pierre Monforte
Rapporteurs / Rapporteuses : Jane Freedman

Résumé

FR  |  
EN

Le Régime d’Asile Européen Commun (RAEC) est souvent critiqué pour la vision sécuritaire de l’asile qu’il incarne. Il est vrai que son histoire reste marquée par la volonté des Etats-Membres de contrôler la mobilité humaine sur le sol européen. Toutefois, bien que les récents durcissements des politiques communautaires semblent confirmer cette sécuritisation du droit d’asile, ceux-ci contrastent avec l’affirmation croissante de la nécessité de « mainstreamer » le principe d’égalité au sein du droit européen. Prenant cette contradiction pour point de départ, cette thèse examine la manière dont un enjeu controversé au sein du champ de l’égalité – les droits LGBTI – fut incorporé au sein d’un mécanisme de coopération lui-même conflictuel pour les Etats-Membres, le RAEC. Elle répond à la question suivante : en quoi le débat européen sur l’asile LGBTI interroge-t-il le rôle joué par la politisation dans la redéfinition des politiques d’égalité en Europe ? A partir d’une enquête qualitative, cette thèse montre que si le RAEC fut un espace-clé de l’approfondissement de l’égalité LGBTI en Europe, ce fut au prix de la construction des droits LGBTI et des droits des migrants comme deux enjeux distincts. Cette division, toutefois, prend sa source non pas dans une instrumentalisation homonationaliste, mais plutôt dans les dispositifs dépolitisants de gouvernance et de triage des populations qui prédominent désormais au sein des politiques européennes, dépolitisant les exclusions et fragmentant les causes. Face à cette logique individualisante, seule la repolitisation du débat permettra d’inventer de nouvelles formes de politiques d’égalité porteuses d’émancipation collective.