Thèse soutenue

Développement méthodologique de l’Analyse du Cycle de Vie conséquentielle appliquée au secteur de la construction civile

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Auteur / Autrice : Denise Tavares lima de almeida
Direction : Nicolas Perry
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Procédés de fabrication - Génie mécanique
Date : Soutenance le 11/10/2022
Etablissement(s) : Paris, HESAM
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences des métiers de l'ingénieur
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de mécanique et d'ingénierie de Bordeaux - Institut de mécanique et d'ingénierie de Bordeaux
établissement de préparation de la thèse : École nationale supérieure d'arts et métiers (1780-....)
Jury : Président / Présidente : Anne Ventura
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Perry, Dany Lang, Natacha Gondran, Maria Nikolaidi, Carole Maudet-Charbuillet, Charlotte Marotte, Natacha Gondran
Rapporteurs / Rapporteuses : Dany Lang, Natacha Gondran

Résumé

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Le secteur du bâtiment et de la construction joue un rôle clé dans l’accomplissement des objectifs de développement durable et fait partie des approches stratégiques visant à atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour atteindre ces engagements ambitieux, les outils qui sont aujourd'hui appliqués dans une unité de produit de construction, d'équipement ou de bâtiment devront être utilisés dans des extensions plus importantes (décisions à grande échelle). Considérant l'absence d'un cadre consensuel pour évaluer les conséquences environnementales survenant dans le secteur de la construction, l'objectif principal de cette thèse était de proposer une méthode pour évaluer les changements à grande échelle, tels que ceux issus des politiques publiques. Dans un premier temps, une revue de la littérature a été réalisée dans le but d'identifier les stratégies couplées à l'analyse du cycle de vie conséquentielle. Cette revue a montré que la plus courante est l'utilisation d'un modèle d'équilibre calculable pour étudier les interactions économiques et la redistribution monétaire.La transition vers une économie plus respectueuse de l'environnement introduit une nouvelle dynamique dans l'ensemble de l'économie, affectant également le système financier. Considérant la mauvaise représentation de ce dernier dans les modèles d'équilibre calculable, cette thèse propose une méthode basée sur les modèles stock-flux cohérents (SFC), vu qu’ils prennent explicitement en compte la distribution monétaire.La contribution scientifique de la thèse est donc de proposer une méthode qui couple un modèle SFC avec l’analyse d’entrées-sorties (AES) pour obtenir l'inventaire du cycle de vie. Les changements dans les flux sont obtenus à partir des tableaux d'entrées-sorties multirégional à l’extension environnemental d'Exiobase. Les changements marginaux dans les stocks sont obtenus à partir de la 'base de données des stocks' développée dans la thèse.D'un point de vue technique, la thèse a appliqué la méthode au Plan de relance français, lancé en 2020 pour redresser l'économie française après la crise pandémique de Covid, notamment ce qui concerne le budget dédié à l'augmentation substantielle des travaux de rénovation thermique en France.Les émissions de gaz à effet de serre (GES) et deux types de flux supplémentaires au sein de la technosphère sont évalués : quantité de déchets générés et la consommation d'énergie (grise et directe). Les résultats montrent que la redistribution monétaire induit une consommation et que cette dernière est significative, avec un effet multiplicateur d'environ 118%. Par rapport aux impacts environnementaux du cycle de vie des équipements et des produits isolants, la consommation induite représente de 15% à 23% des émissions de GES, de 9% à 12% de la consommation d'énergie et de 11% à 13% des déchets produits.Les économies d'énergie sont également évaluées. Les résultats montrent que les émissions survenant en France seraient compensées en 1,2 an pour le meilleur scénario et en 3,4 ans pour le pire scénario. Toutefois, si l'on prend en compte la perspective mondiale, le temps d’élève à de 2 ans à 8 ans. Pour les déchets, le temps nécessaire pour compenser la production supplémentaire associée aux travaux de rénovation est de 12 ans en ne considérant que les activités françaises, et de 144 ans en considérant la perspective globale. L'étude de cette thèse conclut que les effets de second ordre, notamment la redistribution des revenus, ne sont pas négligeables pour les politiques publiques, en particulier lorsque des fonds supplémentaires sont utilisés par le biais d'emprunts contractés pour financer ces politiques. L'approche conséquentielle met en évidence que les émissions de GES importées, la consommation d'énergie et la production de déchets sont très importantes, ce qui souligne la nécessité d'utiliser des approches holistiques pour évaluer les impacts environnementaux des nouvelles politiques.