Thèse soutenue

Interrogation ontogénétique de propagation intercellulaire de signaux de forces

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Auteur / Autrice : Artur Ruppel
Direction : Martial BallandThomas Boudou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique pour les sciences du vivant
Date : Soutenance le 06/05/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale physique (Grenoble ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire de Physique (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : François Fagotto
Examinateurs / Examinatrices : Marianne Weidenhaupt
Rapporteurs / Rapporteuses : Elisabetta Ada Cavalcanti-Adam, Mathieu Coppey

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les forces générées par les cellules jouent un rôle majeur dans la coordination de leur comportement à grande échelle, notamment au cours du développement, de la cicatrisation et du cancer. Les signaux mécaniques se propagent plus rapidement que les signaux biochimiques, mais leurs effets peuvent être similaires, notamment au sein des tissus épithéliaux avec une forte adhésion cellule-cellule. Cependant, une description quantitative de la chaîne de transmission (de la génération de forces dans une cellule émettrice se propageant via les jonctions entre cellules, à la réponse induites des cellules réceptrices) manque en raison de l'absence d'outils permettant un bon contrôle spatio-temporel de la force. Nous proposons ici un modèle minimal de deux cellules épithéliales sur un motif en H ("doublet cellulaire"). Après l'activation par optogénétique de RhoA, un régulateur majeur de la contractilité cellulaire, la cellule émettrice se contracte. Nous mesurons ensuite la réponse mécanique de la cellule réceptrice par microscopie des forces de traction et contrainte de monocouche. On observe que la propagation de la force ainsi que la réponse de la cellule réceptrice dépendent fortement de la polarisation mécano-structurelle de la cellule émettrice, que nous contrôlons par le rapport d'aspect du motif en H. Nous constatons que la réponse de la cellule réceptrice est plus forte lorsque l'axe de polarisation mécano-structurelle est orienté perpendiculairement à la direction de propagation de la force, ce qui rappelle l'effet de Poisson dans les matériaux passifs. Nous montrons finalement que les mêmes effets sont à l'œuvre dans les petits tissus. Ainsi, nos travaux démontrent que l'organisation cellulaire et la réponse mécanique active d'un tissu sont essentiels pour maintenir la force du signal et conduisent à l'émergence de l'élasticité, ce qui signifie que les signaux ne sont pas dissipés comme dans un système visqueux, mais peuvent se propager sur de grandes distances, comme dans un système élastique.