Thèse soutenue

Evaluation des troubles du développement des sons de parole dans le cadre d'un modèle psycholinguistique chez l'enfant francophone
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Auteur / Autrice : Geneviève Meloni
Direction : Hélène LoevenbruckAndrea A. N. MacLeodDouglas M. Shiller
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences cognitives, psychologie et neurocognition
Date : Soutenance le 05/07/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes en cotutelle avec Université de Montréal
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de psychologie et neurocognition (Grenoble ; Chambery ; 1996?-....) - Grenoble Images parole signal automatique
Jury : Président / Présidente : Christine Meunier
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Loevenbruck, Andrea A. N. MacLeod, Natacha Trudeau, Marie-Line Bosse, Marianne Paul
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Anne Schelstraete, Christophe Parisse

Résumé

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Ce travail de thèse étudie les Troubles du Développement des Sons de Parole (TDSP). Les TDSP correspondent à un délai de développement des sons de la langue conduisant à un déficit d’acceptabilité et d’intelligibilité de la parole. Les TDSP sont les troubles de la communication les plus fréquents chez la population pédiatrique et peuvent avoir des conséquences majeures sur la scolarité des enfants et sur l’inclusion sociale. Malgré la haute prévalence et les possibles conséquences à long terme, il n’existe actuellement que peu d’outils d’évaluation en français permettant l’identification des enfants avec un TDSP et la caractérisation du trouble. La partie théorique de la thèse met en évidence le manque d’outils et de critères diagnostics.L’objectif de ce travail est de proposer une batterie de tests, fondée sur un modèle psycholinguistique, permettant l’évaluation et le diagnostic des enfants avec un TDSP. L’outil d’évaluation, nommé EULALIES, comprend cinq tâches, impliquant chacune de façon différente des niveaux du modèle psycholinguistique : (1) une tâche de jugement de lexicalité, (2) une tâche de dénomination, (3) une tâche de répétition de pseudomots, (4) une tâche de diadococinésies et (5) une tâche de répétition de syllabes. Les données ont été collectées auprès de 119 enfants typiques et 9 enfants avec un TDSP. Tous les enfants sont francophones.La première partie des résultats s’intéresse spécifiquement à la tâche de répétition de pseudomots et démontre la validité de cette tâche. Nos résultats mettent en lumière le fait que le score à la tâche de répétition de pseudomots dépend de l’âge des enfants, de leurs habiletés de mémoire phonologique à court terme, de la présence d’un vrai mot inclus dans le pseudomot, de la structure et de la longueur du pseudomot. Les données recueillies montrent que la tâche n’est pas sensible aux facteurs sociolinguistiques tels que le statut socio-économique ou le statut linguistique, ce que nous recherchons pour une application clinique.La seconde partie des résultats aborde le diagnostic différentiel entre deux types de TDSP : la dyspraxie verbale et le trouble phonologique. Les épreuves de la batterie mettent en évidence des indicateurs spécifiques à la dyspraxie verbale, tels que la lenteur aux diadococinésies ou les erreurs sur les voyelles. Par rapport à ce qui est décrit pour l’anglais, certains indicateurs semblent être moins pertinents pour les enfants francophones. C’est le cas des épenthèses de schwas.A l’issue de ces travaux, nous soutenons que l’évaluation des enfants présentant un TDSP doit prendre appui, à la fois sur l’analyse des patrons d’erreurs produits par l’enfant mais aussi sur une perspective psycholinguistique. Celle-ci permet de mieux décrire le profil de parole de l’enfant et de proposer une intervention adaptée.