Thèse soutenue

Méthodes physiques et études radiobiologiques pour la thérapie multimodale combinant irradiation synchrotron et injection de nanoparticules d'oxide de fer

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Auteur / Autrice : Alexandre Ocadiz
Direction : Hélène ElleaumeJean-François Adam
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biotechnologie, instrumentation, signal et imagerie pour la biologie, la médecine et l'environnement
Date : Soutenance le 08/07/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Rayonnement synchrotron pour la recherche biomédicale (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : François Estève
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Elleaume, Jean-François Adam, Jean-Michel Létang
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Vernet, Lydia Maigne

Résumé

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La radiothérapie occupe une place de premier plan dans le traitement du cancer. Pour les tumeurs agressives et radiorésistantes, comme les tumeurs cérébrales, l’optimisation du rapport entre la dose à la tumeur et la dose aux tissus sains est particulièrement difficile. Plusieurs modalités de thérapies combinées sont à l’étude pour augmenter le différentiel thérapeutique de la radiothérapie externe par injections d’éléments radiosensibilisants, s’accumulant préférentiellement dans le volume tumoral cible. Certaines de ses modalités thérapeutiques recherchent une augmentation physique de l’absorption du rayonnement ionisant (et donc de la dose) localisée et restreinte à la tumeur. Plusieurs essais ont été réalisés pour des irradiations utilisant les rayons x de basse et moyenne énergie (50-100 keV) monochromatiques, produits par un établissement de rayonnement synchrotron combinées à l’injection de produit de contrastes iodés, de drogues de chimiothérapie au platine ou à l’iode et enfin plus récemment avec des nanoparticules métalliques. Ces dernières permettent d’administrer une plus grande quantité d’élément lourds dans la tumeur, et ainsi améliorer l’efficacité du renforcement de dose. Les nanoparticules d’oxyde de fer ont récemment montré un fort potentiel pour une utilisation en radiothérapie combinée car elles sont peu toxiques, faciles à synthétiser, peu chères, et ont des propriétés magnétiques intéressantes. De plus elles s’accumulent en grande quantité dans le volume cible par un phénomène d’accumulation intracellulaire. Cette thèse présente les études ayant mené au transfert pré-clinique de cette technique de radiothérapie, afin d’en évaluer le potentiel sur un modèle de gliome intracrânien.Au cours de cette thèse, différents travaux préliminaires en imagerie quantitative, puis en planification de traitement, ont été effectués afin de vérifier la faisabilité d’un traitement concomitant de radiothérapie externe en présence de nanoparticules d’oxyde de fer, chez le rat porteur d’un glioblastome F98.Après un chapitre d’état de l’art, un premier chapitre de résultats présente l’étude de la biodistribution des nanoparticules dans le cerveau en fonction du mode d’injection (intraveineux et intracérébral). Le second chapitre présente les simulations dosimétriques qui ont été réalisées afin de calculer le renforcement de dose dû aux nanoparticules d’oxyde de fer dans le cerveau des rats traités ainsi que les indices de couverture du volume cible. Les valeurs de concentration d’oxyde de fer obtenues par injection intracrânienne laissent espérer une augmentation de dose physique significative. Cette augmentation de dose devrait conduire à une augmentation significative de la survie des rats.Le dernière chapitre présente la première étude de survie chez les rats porteurs de gliome malin. De manière surprenante la réponse préclinique n’a pas été à la hauteur du potentiel pressenti lors des études de planification. Pour les injections intracrâniennes, il semblerait que le taux de recouvrement reste en deçà de ce qui est nécessaire pour une couverture thérapeutique. Seul un groupe de rat ayant reçu les nanoparticules de fer en intraveineux a montré une augmentation qui s’approche du seuil de significativité sans pour autant l’atteindre. (p=0,07).En conclusion nous avons réalisé dans le cadre de cette thèse, le premier essai préclinique d’irradiations de gliomes intracrâniens par rayonnement synchrotron en présence de nanoparticules de Fer. Malgré une étude de bio distribution et une planification prometteuse, les résultats des essais précliniques en termes d’augmentation de survie pure restent modérés. Plusieurs pistes d’optimisation et d’amélioration du type de traitement sont également présentées et discutées. Ce travail est pour autant ce qu’il y a de plus aboutie en termes d’évaluation in vivo d’un traitement combiné utilisant les nanoparticules d’oxyde de Fer.