Thèse soutenue

Quand des élèves de CE2, CM1 et CM2 lisent et écrivent des poèmes : subjectivité, créativité et expériences esthétiques

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Auteur / Autrice : Laurence Schneider
Direction : Jean-François Massol
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres et arts – spécialité didactique de la littérature
Date : Soutenance le 09/12/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Arts et pratiques du texte, de l’image, de l’écran et de la scène (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Krzywkowski
Rapporteurs / Rapporteuses : François Le Goff, Magali Brunel

Résumé

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Comment les élèves de la fin du cycle 2 et du cycle 3 de l’école élémentaire lisent-ils des poèmes ?La poésie reste un genre scolaire détaché des pratiques de lecture littéraire. L’école élémentaire n’a jamais considéré de façon explicite le poème comme objet de langage lié à l’art. Ce présupposé engage à des pratiques innovantes et induit, sur le plan théorique, la possibilité d’une relation esthétique entre cet objet de langage et le jeune lecteur. La réception de poèmes invite un sujet à un ensemble de relations qui fondent l’expérience esthétique qui nous intéresse et que nous voulons étudier. Envisager l’œuvre comme le point d’arrivée puis de départ d’un ensemble de « relations » permet ainsi de penser l’œuvre comme un ensemble de processus, de trajectoires sensibles que la réception de l’œuvre va activer et prolonger. Il s’agira d’envisager, si l’on peut, comment s’ordonnent ces trajectoires à partir d’un lire-écrire envisagé comme un geste d’appropriation.D’autre part, l’école élémentaire ne s’appuie que très rarement, hors peut-être quelques dispositifs isolés, sur le concept de subjectivité pour enseigner la littérature et notamment la poésie. Notre travail a montré que la subjectivité des élèves de l’école élémentaire est non seulement « un catalyseur de lecture » mais aussi un catalyseur d’écriture. Elle alimente effectivement un certain nombre de trajets interprétatifs, comme le supposait G. Langlade en 2004. Installer des conditions favorables à l’expression de la subjectivité permet aux jeunes élèves de se tenir au plus près de l’écriture de l’auteur. Écrire alors dans le prolongement du lire permet aux jeunes élèves de trouver, chacun et dans la communauté de la classe, leur propre écriture, comme en témoignent les poèmes si divers que les élèves ont écrits et que nous avons analysés.Ainsi, dire que la subjectivité est un catalyseur de lecture et d’écriture engage à prendre en compte la créativité des jeunes lecteurs. Le concept de subjectivité et la notion de créativité sont envisagés dans une « pratique » d’un écrire dans le prolongement du lire. Prendre en compte le lecteur empirique, ses réactions au moment de la réception écrite des poèmes puis la façon dont ils se les approprient en s’appuyant sur le geste de lire-écrire caractérise notre démarche. L’écriture constitue le mode d’appropriation du poème et nous proposons, sur le plan méthodologique, une analyse de discours des textes de lecteur de l’école élémentaire.Si notre travail a réaffirmé la place essentielle des sensations dans les processus d’appropriation, la finalité de la thèse est un outil à destination des enseignants du premier degré pour mieux comprendre certaines des trajectoires d’appropriation mobilisées au cours de la lecture et de l’écriture de poèmes.