Thèse soutenue

Que reste-t-il du 15-M ? : L’engagement politique et citoyen des jeunes dans les universités publiques madrilènes.
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Auteur / Autrice : Wendy Devilliers
Direction : Isabelle Prat-Steffen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes hispanophones
Date : Soutenance le 09/12/2022
Etablissement(s) : CY Cergy Paris Université
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Arts, Humanités, Sciences Sociales (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Héritages : Patrimoine(s), Culture(s), Création(s) (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)
Jury : Président / Présidente : Pierre-Paul Grégorio
Examinateurs / Examinatrices : Manuelle Peloille, Jaime Céspedes Gallego, Carole Viñals
Rapporteurs / Rapporteuses : Manuelle Peloille, Jaime Céspedes Gallego

Résumé

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En un peu plus d’une décennie, l’Espagne a connu une série de crises, à échelle nationale comme internationale, liées à un contexte économique, politique et social instable. Ceci a conduit à un ensemble de transformations, issues principalement d’une remise en question par le peuple des modèles établis. L’irruption d’un mouvement social fort tel que le 15-M, l’apparition de nouveaux partis politiques et le renforcement des mouvements féministe et écologiste sont autant d’éléments qui nous invitent à nous interroger sur la place de la jeunesse dans ces transformations sociétales, et en particulier de la communauté étudiante, bien souvent au cœur de la mobilisation collective.Les étudiants issus des générations Y et Z ont grandi au milieu de cette période de crises successives, ce qui semble avoir contribué à forger leur esprit critique ainsi qu’à les rendre acteurs d’une forme plus visible de mobilisation collective. La crise sanitaire de 2020 vient perturber une fois de plus l’ensemble des paramètres économiques, politiques et sociaux du pays, contraignant le milieu étudiant à faire face à de de nouvelles difficultés, tout en leur donnant une opportunité de réinventer une forme de militantisme plus connectée, grâce à l’utilisation des réseaux sociaux. Ces derniers sont devenus des espaces d’interactions et de revendications indispensables dans le débat politique, tout comme dans l’organisation de mobilisations ou d’activités en lien avec des collectifs nationaux, internationaux, ou encore des associations étudiantes. Depuis le mouvement social du 15-M, la jeunesse semble donc délaisser les structures « traditionnelles » du militantisme telles que les partis politiques ou les syndicats, non plus par manque de convictions, mais au profit d’organisations associatives ou de mouvements sociaux à échelle mondiale.Dans ce contexte, le milieu universitaire et les organisations étudiantes qui en articulent les activités en-dehors des enseignements peuvent devenir des piliers importants de la participation citoyenne et des mouvements sociaux chez les jeunes. Bien que de nombreuses villes aient été le théâtre de ces élans de militantisme citoyen, Madrid reste l’exemple le plus visible, à la fois en raison de sa forte médiatisation et de son rôle de laboratoire d’initiatives démocratiques. Le sentiment d’abandon éprouvé par les jeunes à l’égard de la classe dirigeante a rapidement fait place à de la colère et à une volonté de trouver une alternative politique viable. Au moment des élections, les candidats doivent redoubler d’efforts pour attirer l’électorat jeune, qui semble se lasser rapidement et éprouver un besoin d’être représentés par des personnalités qui leur ressemblent.Notre travail consiste à déterminer dans quelle mesure les revendications portées par les différentes formes d’action collective issues du milieu étudiant contribuent à modeler le panorama politique et social espagnol. Il s’agira tout d’abord de démontrer que le milieu étudiant est un catalyseur de critique à l’égard de la classe politique, devenu plus visible grâce aux mobilisations massives du mouvement social du 15-M. Nous analyserons ensuite le rôle des revendications et de la mobilisation de la jeunesse étudiante dans la diversification des partis politiques. Enfin, nous évaluerons les perspectives de la mobilisation étudiante dans ce panorama politique et social en pleine transformation, à travers l’exemple des associations universitaires.