Thèse soutenue

Utilisabilité des marqueurs de synchronie de phase dans les protocoles de neurofeedback EEG pour la réduction des crises épileptiques

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Auteur / Autrice : Côme Le Breton
Direction : Maureen ClercThéodore Papadopoulo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Automatique et traitement du signal et des images
Date : Soutenance le 18/10/2022
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et technologies de l'information et de la communication
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut national de recherche en informatique et en automatique (France). Unité de recherche (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes)
Jury : Président / Présidente : Mathieu Desroches
Examinateurs / Examinatrices : Maureen Clerc, Théodore Papadopoulo, Mathieu Desroches, Fabien Lotte, Sylvain Chevallier, Christian Bénar
Rapporteurs / Rapporteuses : Fabien Lotte, Sylvain Chevallier

Mots clés

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Résumé

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Le cerveau est un organe qui supervise de nombreuses fonctions vitales. Malgré sa fascinante complexité associée à une incroyable fiabilité, des dysfonctionnements peuvent survenir et avoir des conséquences graves comme dans les troubles épileptiques. Certaines fonctions du cerveau sont permises par l'activité oscillatoire de populations de neurones. En fonction de la tâche mentale, ces oscillations se produisent à des rythmes et dans des régions corticales différents. Elles peuvent être décrites par deux grandeurs : l'amplitude et la phase. En particulier, la phase caractérise dans le temps les cycles d'activation d'une population neuronale. La synchronie de phase mesure la similitude entre deux oscillations en capturant la stabilité d'une relation de phase. Elle peut donc informer sur une relation fonctionnelle entre ces ensembles. Alors que la synchronie entre activités oscillatoires de régions cérébrales est présentée comme un coordinateur nécessaire entre ces dernières, son excès, comme dans les épilepsies, a des conséquences dramatiques, indiquant qu'un équilibre est nécessaire. Ce travail se concentre donc sur la modulation en temps réel de la synchronisation de phase entre des zones cérébrales distinctes dont l'activité est mesurée au moyen de l'électroencéphalographie (EEG). Cela dans le but d'offrir de nouvelles opportunités de traitement pour certains troubles épileptiques.Dans une première contribution, focalisée sur l'extraction de la phase dans les signaux EEG, les transformées en ondelettes de Morlet de sinusoïdes, de sommes pondérées de sinusoïdes, de bouffées oscillantes et de bouffées oscillantes superposées sont dévelopées formellement. Des simplifications sont proposées pour permettre des expressions compactes de ces phases. Ces développements montrent notamment que pour des composantes fréquentielles proches et d'énergie similaire ou pour des salves trop rapprochées, la phase ne peut pas être récupérée de manière fiable. Néanmoins, dans des conditions raisonnables (et réalistes), les paramètres des bouffées du rhytme alpha (amplitude et phase) peuvent être récupérés par le biais de la transformée en ondelettes de Morlet. Des résultats préliminaires satisfaisants sur des données réelles sélectionnées sont proposés.Une deuxième contribution consiste en une tentative de reproduction d'une étude montrant le potentiel de la synchronie de phase par la différenciation entre cerveaux épileptiques et sains avec des améliorations statistiques pour prendre en compte des données hautement corrélées, inhérentes aux mesures EEG et de synchronie de phase. Des stratégies originales pour corriger les biais sont proposées et détaillées. Contrairement à ce qui a été publié, la synchronie de phase s'avère généralement plus élevée chez les patients atteints d'épilepsie temporale que chez les témoins. Si l'adaptation de l'analyse statistique a modéré les résultats, elle n'en a pas changé les conclusions.Dans une troisième contribution, un ensemble de données EEG de repos et de tâches simples a été acquis sur des sujets sains pour identifier des neuromarqueurs de synchronie de phase entraînables. L'étude des différences de phase brutes le long de l'axe antéropostérieur a montré qu'il existe des différences de phase prédominantes dans la bande de fréquence alpha, notamment lors de l'état de repos avec les yeux fermés. Ces déphasages, différents d'un sujet à l'autre, sont stables d'un enregistrement à l'autre sur de longues périodes de temps. Un modèle simple de deux sources est proposé pour rendre compte de ce résultat et conduire à reconsidérer certaines propriétés des mesures de synchronie de phase.Au final, alors que l'objectif de modulation en temps réel d'un marqueur de synchronie de phase n'a pas été atteint, notamment parce que l'identification d'un tel marqueur a été démontrée non triviale, les différentes contributions ajoutent aux fondations nécessaires à la recherche de tels marqueurs neuronaux basés sur la phase.