Thèse soutenue

Les glissements sous-marins dans l'estuaire du Saint-Laurent, Québec, Canada

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Auteur / Autrice : Méril Mérindol
Direction : Nabil SultanGuillaume St-Onge
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géosciences marines
Date : Soutenance le 14/12/2022
Etablissement(s) : Brest en cotutelle avec Université du Québec à Rimouski
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la mer et du littoral (Plouzané)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Géo-Océan (Plouzané, Finistère) - Institut des sciences de la mer de Rimouski
Jury : Président / Présidente : Jacques Déverchère
Examinateurs / Examinatrices : Nabil Sultan, Guillaume St-Onge, Jacques Déverchère, Thierry Mulder, Nathalie Feuillet, Nathalie Babonneau, Elda Miramontes García, Stéphanie Girardclos
Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Mulder, Nathalie Feuillet

Résumé

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L’estuaire du Saint-Laurent, situé dans la province du Québec au sud-est du Canada, abrite près d’une centaine de glissements sous-marins. Leur présence dans cette région avec un haut niveau d’aléa sismique a conduit à supposer qu’ils ont été déclenchés par la sismicité régionale. Le présent projet de doctorat a donc pour objectif de comprendre l’origine de ces glissements sous-marins. Le projet utilise une grande quantité de données géophysiques, sédimentologiques, datations et géotechniques qui sont intégrées dans des modèles numériques. Les glissements sous-marins de l’estuaire du Saint-Laurent ont des âges synchrones sur près de 220 km et sont corrélés aux séismes historiques majeurs. Ainsi, seule la sismicité peut les avoir déclenchés. L’établissement de cette relation permet d’identifier deux évènements sismiques antérieurs à la colonisation européenne en ~645 CE et ~1145 CE. De plus, le séisme de 1663 CE ressort comme l’évènement majeur des derniers 2000 ans car il a déclenché le plus de glissements sous-marins. Son épicentre positionné dans la région de Charlevoix n’avait pas été révisé depuis près d’un siècle. A partir des glissements sous-marins déclenchés par la liquéfaction du sédiment, l’épicentre du séisme de 1663 CE a pu être repositionné à plus de 120 km au nord-est de sa position initiale. Ainsi, il serait associé à une faille active au large de la ville de Tadoussac, proche de l’embouchure du fjord du Saguenay. Enfin, les plans de rupture des glissements sous-marins se développent aux interfaces d’unités sédimentaires qui correspondent à des transitions d’environnement de dépôt. L’intégration de ces niveaux de décollement dans des modèles numériques permettent de prédire les zones qui en cas de séisme majeur glisseront.En conclusion, la sismicité est le facteur de déclenchement de glissements sous-marins dans l’estuaire du Saint-Laurent et cela s’explique par la liquéfaction de niveaux grossiers (silt à sable) générée par les secousses sismiques. De futurs glissements sous-marins sont susceptibles de se produire à l’avenir soulignant la nécessité d’étudier cet aléa naturel au Québec.