Thèse soutenue

Pauvreté chronique et sécurité alimentaire dans les ménages ruraux du Burkina Faso

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Auteur / Autrice : Ouambi Yameogo
Direction : Tanguy Bernard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 12/12/2022
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Entreprise, économie, société (Talence, Gironde ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Bordeaux sciences économiques
Jury : Président / Présidente : Matthieu Clément
Examinateurs / Examinatrices : Antoine Bouët, Samba Mbaye
Rapporteurs / Rapporteuses : Ali Chebil, Ibrahim Abdul Abubakar

Résumé

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Cette thèse étudie les trappes d'insécurité alimentaire en milieu rural au Burkina Faso. Le but de cette étude est de comprendre pourquoi les ménages entrent et sortent de l'état d'insécurité alimentaire. L’étude se base sur les données de panel de 984 ménages de l'Enquête annuelle sur l'agriculture du Burkina Faso de 2009 à 2012 pour analyser le mouvement des ménages autour d'un seuil de consommation de 190 kg/tête/an de céréales. Cette quantité représente plus de 80% de la consommation alimentaire annuelle moyenne. Les méthodes d’analyses s’appuient sur l'efficience technique pour mieux comprendre les contraintes de production des ménages en situation d’insécurité alimentaire. Aussi une analyse des stratégies d’adaptation des ménages sont revues en lien avec les effets de la pluviométrie pour formuler des recommandations politiques appropriées.Les principaux résultats sont les suivants. L’étude montre que seulement 11,8% des ménages n'ont jamais connu d'insécurité alimentaire au cours de la période d'étude et que 18,1% l'ont vécu une fois, 21,7% deux fois et 23,3% trois fois. Un ménage sur quatre est resté en situation d'insécurité alimentaire pendant toute la période d'étude. L'application de l'approche par composantes montre que 52,2% des ménages étaient en insécurité alimentaire chronique, 36% étaient transitoires et seulement 11,8% n'ont pas connu d'insécurité alimentaire sur la periode.La régression des données de panel avec un modèle à effets fixes montre que la taille du ménage contribue négativement à la sécurité alimentaire. Cependant, la taille des terres pour la production céréalière ainsi que l'existence d’agroforesterie et d'âne pour la traction sont les facteurs clés qui contribuent à la sécurité alimentaire. Les résultats d'efficience technique montrent que plus de 80% des exploitations ont un score moyen d'efficacité technique supérieur à 0,8. Les résultats montrent également que l’avènement de la sécheresse, les inondations et les apparitions des criquets sont récurrentes dans les zones rurales. Les stratégies d’adaptions et d'atténuations sont basées sur la réduction de la quantité de nourriture et du nombre de repas par jour ainsi que sur la recherche d'un soutien financier auprès des parents, du gouvernement et des ONG. Dans le pire des cas, les membres de la famille mangent des feuilles ou migrent vers les zones urbaines. Parfois, ils doivent vendre des actifs de production, ce qui contribue encore davantage aux futures trappes d'insécurité alimentaire.A court et moyen terme, l'insécurité alimentaire est un problème de manque de moyens de production adéquats, appelant à des politiques pour un meilleur accès à la terre, aux actifs productifs et au crédit. À plus long terme, les politiques ciblant le capital humain (planification familiale et éducation des enfants) contribueront probablement à réduire l'incidence des trappes d'insécurité alimentaire.