Thèse soutenue

Résistance des forêts mélangées aux insectes ravageurs exotiques envahissants.

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Auteur / Autrice : Alex Stemmelen
Direction : Hervé JactelBastien Castagneyrol
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie évolutive, fonctionnelle et des communautés
Date : Soutenance le 08/11/2022
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et Environnements (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : BIOdiversité, GEnes et Communautés (Bordeaux)
Jury : Président / Présidente : Heidy Schimann
Examinateurs / Examinatrices : Martin Gossner
Rapporteurs / Rapporteuses : Manuela Branco, Christophe Bouget

Mots clés

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Résumé

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L’augmentation des échanges commerciaux et les changements globaux ont conduit à une croissance exponentielle des invasions par des insectes ravageurs exotiques envahissants qui mettent en danger les forêts et les services écosystémiques qu’elles fournissent aux Hommes.De nombreuses études suggèrent que les forêts mélangées sont plus résistantes aux attaques d’herbivores que les forêts pures – un phénomène appelé « Résistance par association » – mais très peu de preuves expérimentales de la résistance par association existent dans le cas d’herbivores exotiques envahissants. A l’aide de synthèse de la littérature et d’expériences sur le terrain, nous avons cherché à montrer dans cette thèse si et comment la diversité des forêts pourrait conduire à une diminution des dégâts des ravageurs exotiques.Nous avons exploré des mécanismes sous-jacents à la résistance par association, en s’intéressant au rôle des ennemis naturels des insectes exotiques en forêt (hypothèse des ennemis naturels), ainsi qu’à celui de la composition des forêts et de son impact sur la localisation des ressources par les ravageurs (hypothèse de la concentration des ressources). Nous avons réalisé une méta-analyse de l’effet de la diversité des forêts sur les ennemis naturels des herbivores (oiseaux, araignées, chauve-souris, etc.). Nous avons également testé l’effet de la diversité des arbres sur les dégâts de la cécydomie du Douglas Contarinia pseudotsugae sur le sapin Douglas Pseudotsugae menziesii au sein d’un dispositif expérimental sur la diversité forestière. Enfin, nous avons évaluer l’effet combiné de l’environnement en arbres et des ennemis naturels sur les dégâts d’un ravageur exotique urbain, la mineuse du marronnier Cameraria ohridella.Nous avons montré que l’abondance et la diversité des ennemis naturels étaient plus forte en forêt mélangées que pures, mais que cela n’entrainait pas pour autant une augmentation de l’activité de prédation de ses ennemis naturels. Cet effet positif de la diversité sur les ennemis naturels était plus fort vers les basses latitudes. Nous avons ensuite montré que la diversité des forêts conduisait à une diminution de l’apparence des sapins Douglas, qui étaient moins attaqués lorsqu’ils étaient entourés de voisins hétérospécifiques de plus grandes tailles, qui limitaient les probabilités de détection par la cécydomie du Douglas. Finalement, nous avons étudié l’effet de la diversité des arbres sur les ravageurs exotiques dans un contexte urbain. La diversité des arbres conduisait bien à une augmentation de l’activité des parasitoïdes s’attaquant à la mineuse du marronnier, mais cela n’entrainait pas une diminution des dégâts de l’insecte sur les arbres. En revanche, la densité des arbres et l’isolation des marronniers dans le milieu urbain avait un effet significatif sur les dégâts de la mineuse.Ensemble, ses résultats nous ont permis de mieux comprendre l’effet de la diversité des arbres sur les ravageurs exotiques envahissants et mettent en avant un effet globalement positif des mélanges forestiers sur les performances des ravageurs exotiques. Bien que des études supplémentaires soit nécessaires pour consolider nos résultats, nos études indiquent que la diversification des forêts pourrait être une piste prometteuse dans la lutte contre les invasions biologiques d’insectes herbivores exotiques.