Thèse soutenue

Préservation et fonction des outillages de l'Oldowayen ancien : application au registre lithique du Membre F de la Formation de Shungura (Basse Vallée de l'Omo, Éthiopie).

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Auteur / Autrice : Aline Galland
Direction : Anne DelagnesIgnacio Clemente Conte
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Préhistoire
Date : Soutenance le 17/06/2022
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et Environnements (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : De la Préhistoire à l'Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie (Talence)
Jury : Président / Présidente : Jean-Renaud Boisserie
Examinateurs / Examinatrices : Anne Delagnes, Ignacio de la Torre, Annelou L. Van Gijn, Cristina Lemorini, Yonas Beyene
Rapporteurs / Rapporteuses : Ignacio de la Torre, Annelou L. Van Gijn

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail de thèse s’est attaché à comprendre les besoins fonctionnels et les comportements adaptatifs des hominines qui ont produit les outillages oldowayens du Membre F (2,32 – 2,27 Ma) de la Formation de Shungura. Cette séquence compte parmi les plus anciens sites préhistoriques inscrits dans le contexte du Grand Rift est-africain, qui constitue un laboratoire unique au monde pour l'étude des hominines du Plio-Pléistocène, des environnements dans lesquels ils ont évolué et de leurs comportements. La résolution des séquences stratigraphiques et la richesse des dépôts fossilifères font que les phases majeures de l’évolution humaine : les premiers outils en pierre, la première culture matérielle cumulative nommée Oldowayen, et l’émergence du genre Homo, y sont documentées. La Formation de Shungura constitue un cadre de référence pour l’étude des interactions entre l’évolution des communautés animales, hominines compris, et les changements environnementaux entre 3,06 et 1 million d’années, grâce à une chronostratigraphie bien établie, et des données archéologiques et paléontologiques riches. Ces contextes anciens de plusieurs millions d'années ont subi des remaniements fréquents pendant et postérieurement à leur enfouissement, sous l'effet de l'action combinée de la dynamique fluviatile, de la tectonique et de la pédogenèse. Les études relatives tant à la fonction des sites archéologiques qu'à la fonction des outils en pierre, butent sur la question de leur degré de préservation. Évaluer finement l'intégrité et la position (en contexte primaire ou secondaire) des sites, l'homogénéité des assemblages lithiques et le degré de préservation des tranchants des outils sont autant de prérequis pour comprendre les stratégies de subsistance déployées par les groupes humains dans ces milieux très particuliers que sont les bassins de rift sédimentaires. Cette recherche s’appuie sur une combinaison d’analyses macro- et microscopiques des surfaces des outillages. L’étude du matériel archéologique a été précédée par l’élaboration d’un référentiel expérimental à la fois fonctionnel et taphonomique. Cette étape s’est avérée fondamentale pour la compréhension des environnements de dépôts et de leurs altérations spécifiques préalablement à l’étude tracéologique de ces artefacts en contextes très anciens. Nous avons donc pu évaluer le degré de remobilisation et préservation des outillages selon les différents environnements de dépôts propres à un environnement de plaine alluviale en méandre ; caractériser les traces d’utilisation et d’altération à partir de référentiels expérimentaux ; et discriminer les traces d'altération et traces d’utilisation dans le registre archéologique. L’apport de cette étude est de nous démontrer que l’ancienneté des ensembles oldowayens ne limite pas le potentiel des analyses fonctionnelles dès lors qu’elles s’appliquent aux matériaux quartzeux. Les résultats obtenus mettent en évidence des traces de boucherie anciennes de 2,3 millions d’années dans la basse vallée de l’Omo, sur les bords tranchants d’éclats non retouchés produits par des hominines pour ce besoin fonctionnel.