De la tolérance royale à l égalité républicaine : une approche comparative de la liberté religieuse en France et en Amérique de 1663 à 1833
Auteur / Autrice : | Philippe Ertzer |
Direction : | Bernadette Rigal-Cellard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes anglophones |
Date : | Soutenance le 25/11/2022 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Cultures et Littératures des Mondes Anglophones (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Nathalie Caron |
Examinateurs / Examinatrices : Bernadette Rigal-Cellard, Bertrand Van Ruymbeke, Blandine Chélini-Pont, Éric Suire, Amandine Barb | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Caron, Bertrand Van Ruymbeke |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Au XVIIe siècle, en France et en Angleterre, on parlait de tolérance ou d’indulgence lorsque l’on permettait à d’autres croyances que celle du souverain de se manifester. Ce vocabulaire fut remis en question avec l’avènement de la liberté, qui se trouve être indépendante du bon vouloir d’un prince. Plus encore, le discours des révolutions du XVIIIe siècle affirma l’égalité des droits qui, davantage que de protéger la liberté de culte, interdit le traitement particulier d’un citoyen du fait de sa religion. Un certain nombre d’inerties idéologiques se manifestèrent au cours de cette progression, mais aussi autant de contradictions, qui montrent qu’un apprentissage fut nécessaire. Nous décrivons ce processus graduel, qui mena de la tolérance royale à l’égalité républicaine. Nous en étudions la trajectoire aux États-Unis, et nous comparons cette évolution avec celle que connut la France, car il apparaît que le droit français présente des similitudes avec le modèle américain. Aussi, la Révolution française a marqué les esprits en Amérique, notamment par les violences commises envers le clergé, qui accompagnèrent la construction républicaine. Cette approche comparative permet d’interroger, dans le champ historique, la théorie de « la civilisation atlantique » et son éventuelle application au domaine de la liberté religieuse. Par ailleurs, dans le champ civilisationnel, il nous devient possible d’identifier des éléments proprement américains dans le modèle de séparation entre État et Églises. Les chartes, constitutions et déclarations des droits constituent l’essentiel de notre corpus. Il peut être borné symboliquement de 1663 (Charte royale du Rhode Island) à 1833 (11e amendement à la Constitution du Massachusetts), pour jalonner l’évolution de la relation entre État et Églises. Pour expliciter ces écrits il nous faudra tenir compte du contexte ecclésial et doctrinal protestant en Amérique. Il participa à cette construction du droit, et concourut aussi à maintenir un décalage avec le modèle français. Enfin, le recours à des sources anglophones permettra d’interroger le sens particulier d’un vocabulaire de la liberté religieuse, dont la transparence sémantique doit être relativisée, dans l’espace et dans le temps.