Thèse soutenue

"Les pages rose et lavande" : l’expression queer à travers des métaphores florales dans des formes brèves de la littéraire de la Nouvelle-Angleterre du XIXe siècle

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Auteur / Autrice : Hannah Champion
Direction : Stéphanie DurransSirpa Salenius
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes anglophones
Date : Soutenance le 30/08/2022
Etablissement(s) : Bordeaux 3 en cotutelle avec Itä-Suomen yliopisto
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cultures et Littératures des Mondes Anglophones (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Mathieu Duplay
Examinateurs / Examinatrices : Stéphanie Durrans, Sirpa Salenius, Cécile Roudeau, Jopi Nyman
Rapporteurs / Rapporteuses : Cécile Roudeau, J. Samaine Lockwood

Résumé

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Le point de départ de cette thèse est la célèbre citation d’Edith Wharton critiquant « les pages rose et lavande »de ses contemporaines, mais uniquement en tant que porte d’entrée vers l’œuvre des autrices qu’elle dénigre.Cette étude prend ainsi pour objet l’emploi des motifs floraux dans les écrits courts d’autrices méconnues de laNouvelle-Angleterre. Les jardins, les fleurs et la croissance en général s’y révèlent symboles des amitiésféminines ou des « mariages de la Nouvelle-Angleterre » caractéristiques du dix-neuvième siècle. Il est ainsimontré que l’usage d’un tel langage féminin par celles que j’appelle les autrices « New-Englandly » vise àmettre à distance les tropes étrangers de la « lesbienne » exotique et de « l’inverti » masculin (dont l’influencegagnait alors l’Amérique) et à y opposer une forme d’expression queer qui puisse trouver sa place dans ledéveloppement de la nation américaine en conservant toutes les apparences de la respectabilité. Cette étuderejette donc l’existence d’un lesbianisme monolithique à travers l’histoire en montrant qu’une telle idée feraitobstacle à une bonne compréhension de ces autrices. Le parallèle communément établi par la critique entre« lesbianisme » et masculinité se trouve par là même interrogé. Enfin, cette étude vise également à proposer uneautre vision du queer en mettant en évidence que la forme de queerness ici examinée n’est pas fondée sur unestricte négation de l’hétéronormativité mais bien plutôt sur une appropriation des impératifs sociaux queconstituent le mariage et la procréation. La mise en perspective historique, les emprunts à la théorie queer et lesmicrolectures d’un certain nombre de nouvelles, de poèmes et d’essais permettent de retracer la manière dontces autrices ont revisité l’association historique et conventionnelle de la féminité et des fleurs afin de planter lesgraines d’un futur queer.