Thèse soutenue

Analyse des effets de la structure des paysages et des pratiques agricoles sur les pressions de bioagresseurs et les niveaux d’usage de produits phytosanitaires en cultures pérennes
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Auteur / Autrice : Lucas Etienne
Direction : Claire LavignePierre Franck
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Agronomie
Date : Soutenance le 09/09/2022
Etablissement(s) : Avignon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 536 « Sciences et agrosciences » (Avignon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Plantes et systèmes de culture horticoles (Avignon)
Jury : Président / Présidente : Muriel Valantin-Morison
Examinateurs / Examinatrices : Clélia Sirami, Damien Beillouin
Rapporteurs / Rapporteuses : Muriel Valantin-Morison, Manuel Plantegenest

Résumé

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Différentes facettes de la structure des paysages agricoles peuvent affecter les dynamiques de population de bioagresseurs ou les services de régulation naturelle. Bien que ces connaissances soient disponibles, très peu d’information existe sur les conséquences en matière d'utilisation de produits phytosanitaires. L’objectif de ce travail de thèse a donc été d’analyser les effets du contexte paysager sur les niveaux d’infestation de bioagresseurs et les usages de produits phytosanitaires en cultures pérennes (vignes et pommiers) tout en contrôlant certaines co-variables environnementales importantes (e.g., paramètres climatiques). Nous avons notamment cherché à comprendre si les proportions d’agriculture biologique et d’habitats semi-naturels (zones boisées et prairies) dans le paysage permettaient d’expliquer une part de la variabilité d’usage des produits phytosanitaires et des niveaux d’infestation des bioagresseurs. Nous avons exploré ces questions à différentes échelles spatiales (i.e., régionale et nationale), en combinant différentes bases de données qui contenaient des informations sur les calendriers de traitements des agriculteurs, des suivis de bioagresseurs, des paramètres climatiques et des occupations du sol à l’échelle régionale et nationale. Les résultats indiquent une variabilité inter-régionale importante, soulignant l’importance de la démarche d’études aux deux échelles spatiales, et sur cultures pérennes. Pour autant, quelques résultats restent indépendants de l’échelle et de la culture. Nos résultats indiquent une augmentation des infestations dans les parcelles de pommiers avec la proportion de vergers dans le paysage environnant. De plus, nos résultats indiquent que l’utilisation de fongicides et d’insecticides tend à être plus élevée dans les paysages avec plus d’agriculture biologique pour les deux cultures étudiées bien que certains résultats aillent dans la direction opposée (notamment pour les parcelles de pommier en agriculture conventionnelle). En revanche, certains résultats dépendent de l’espèce cultivée. Ainsi, nos résultats suggèrent une augmentation du niveau d’utilisation des fongicides en vigne mais une diminution des insecticides en pommier dans les paysages ayant le plus d’habitats semi-naturels. En vigne, parmi les habitats semi-naturels, zones boisées et prairies semblent avoir des effets contraires : l’utilisation des pesticides tend à diminuer avec l’augmentation des zones boisées. A contrario, elle tend à augmenter avec l’augmentation des prairies dans le paysage. Enfin, les conditions climatiques impactaient systématiquement l’utilisation des pesticides dans les cultures. Ces résultats contribueront à accompagner les agriculteurs dans la poursuite de leurs objectifs de réductions d’usage des pesticides dans les filières viticoles et arboricoles.