Thèse soutenue

Médicament ou poison ? : médecins, médecine et psychotropes de la fin du XIXe siècle à nos jours en France

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Auteur / Autrice : Zoë Dubus
Direction : Anne CarolVincent Barras
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 03/12/2022
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Temps, espaces, langages, Europe méridionale-Méditerranée (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Renaudet
Examinateurs / Examinatrices : Benoît Majerus
Rapporteurs / Rapporteuses : Hervé Guillemain, Anne Rasmussen

Résumé

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Les substances psychoactives ont été employées par la médecine occidentale dès ses origines. À partir du XIXe siècle, de nouvelles substances issues des plantes médicinales sont synthétisées. Parmi les plus célèbres se trouvent la morphine, la cocaïne ou le LSD. Ces médicaments innovants suscitent de grands espoirs de la part des médecins qui les emploient sans toujours disposer de connaissances sur leurs modalités d’actions, leur posologie ni les risques qu’ils comportent. De la même manière, les patient·es ne possèdent aucuns savoirs les concernant et sont passif·ves face à la prescription d’une figure d’autorité. Progressivement, des cas d’addiction, des accidents mortels ou une remise en cause de leurs propriétés thérapeutiques apparaissent dans la littérature médicale. En outre, de plus en plus employés en dehors d’un usage strictement médical, leur statut de médicament s’amenuise jusqu’à être réfuté. Pourtant, des décennies plus tard, ces produits désormais qualifiés de « stupéfiants » peuvent se voir entièrement réhabilités dans la médecine contemporaine. Cette thèse étudie, grâce à la mobilisation de sources diverses issues du milieu médical mais également législatives, médiatiques ou culturelles, les différentes périodes d’usage et de rejet de la morphine, de la cocaïne et du LSD en tant que médicaments. Ce travail vise à replacer ces transformations à la fois dans la question de l’expertise médicale et de ses enjeux socioprofessionnels, dans celle de l’autonomie comme de la capacité d’agir des patient·es, et dans le contexte plus large des rapports que la société entretient avec les psychotropes et donc avec le plaisir, la folie, la douleur et la mort.