Thèse soutenue

L'immigration ivoirienne en Tunisie : une géographie politique du contrôle social en mobilité

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Auteur / Autrice : Camille Cassarini
Direction : Hubert MazurekSophie BavaCharles Grémont
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 14/11/2022
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire Population-environnement-développement (Marseille)
Jury : Président / Présidente : Hassan Boubakri
Examinateurs / Examinatrices : Francis Akindès, Florence Boyer
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Pliez, Camille Schmoll

Résumé

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La Tunisie est aujourd'hui considérée comme un des principaux pays partenaires de l’Union européenne dans la « lutte contre l’immigration irrégulière » en Méditerranée. Pourtant, à l’instar des autres pays de la région, la Tunisie est aussi travaillée, « par le bas », par de multiples dynamiques migratoires en provenance de l’ensemble du continent africain et, particulièrement depuis les années 2000, de la Côte d’Ivoire. En Tunisie, cette dynamique migratoire a été considérée comme la conséquence de l’évènement du camp de Choucha, premier camp de réfugiés ouvert en Tunisie à la suite du conflit libyen, en 2011. C’est dans ce contexte que cette thèse propose une nouvelle lecture des dynamiques migratoires ivoiriennes en Tunisie. À partir de données récoltées en Côte d’Ivoire et en Tunisie, et à travers une mise en perspective historique du fait migratoire dans le pays, il est démontré que les mobilités ivoiriennes se sont construites à la faveur des changements sociopolitiques de ces deux dernières décennies ainsi que d’une reconfiguration des imaginaires politiques de la réussite dans le pays. À partir des cas de Médenine et Sfax, cette thèse éclaire la manière dont les organisations internationales ont participé de la construction d’un marché de la gestion migratoire en Tunisie et ont développé un ensemble de dispositifs d’immobilisation autour de ces populations. À partir de l’étude de plusieurs trajectoires de personnes en migration engagées dans des programmes de gestion des migrations, il est montré comment l’engagement dans la promotion de l’immobilité s’est constituée en nouvelle modalité de réussite sociale et en nouvelle dimension des projets migratoires.