Thèse soutenue

Evolution des écosystèmes dans un contexte de mosaïque de forêt-savane et de présence humaine depuis 9000 ans BP au Parc National de la Lopé (Gabon central) : Approche palynologique

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Auteur / Autrice : Karl Bader Henga Botsika Bobe
Direction : Laurent Bremond
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biodiversité et écosystèmes fossiles et actuels
Date : Soutenance le 12/03/2021
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Établissement de préparation de la soutenance : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)
Laboratoire : Institut des sciences de l'évolution (Montpellier) - Institut des Sciences de l'Evolution de Montpellier / UMR ISEM
Jury : Président / Présidente : María Fernanda Sánchez Goñi
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Bremond, María Fernanda Sánchez Goñi, Florence Sylvestre, Doyle Mc Key, Doris Barboni
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Sylvestre, Doyle Mc Key

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La présente thèse a étudié, essentiellement à partir d’analyses polliniques, l’évolution de la végétation en mosaïque de forêt-savane du Parc National de la Lopé (PNL, Gabon Central), en Afrique Centrale Atlantique. Les résultats de la pluie pollinique à partir d’échantillons de surface de marais, disséminés au sein du parc, ont montré (i) la robustesse de ces dépôts palustres à enregistrer les principales formations végétales du parc ; et (ii) mis en évidence le signal local à régional de ces marais qui enregistrent très peu la végétation extra-local à l’exemple des Poaceae qui n’excèdent jamais 25%. Par ailleurs, les enregistrements fossiles révèlent que cette végétation extra-locale, essentiellement savanicole, serait présente depuis au moins 9000 ans BP au PNL ce qui démontre que ces savanes incluses seraient beaucoup plus anciennes que leur mise en place documentée dans la région. Ces savanes qui seraient des reliques d’une ancienne période aride ont fait une incursion dans le bloc forestier autour de 3800 ans BP, à la suite d’une baisse d’humidité du milieu, avant une installation permanente des Poaceae et Cyperaceae au sein même des marais autour de 3000 ans BP, leur conférant un signal local jusqu’à nos jours. Cette colonisation des marais par les Poaceae s’est probablement faite à la faveur de l’ouverture du bloc forestier d’Afrique central, documentée entre 3000 et 2000 ans BP. Les marais en milieu ouvert ont été régulièrement envahis par la ripisylve proche, au rythme des variations d’humidité tandis que les sites forestiers sont restés relativement stables depuis 2000 ans BP du fait d’une moindre sensibilité aux variations d’humidité. Il ressort de ce qui précède que l’Homme ne semble pas avoir impacté de façon significative la mosaïque de forêt-savane de la Lopé, bien qu’il ait durablement interagi avec cet environnement. En effet, le suivi de l’évolution d’espèces d’affinité humaine dans les spectres polliniques ne montre aucune variation significative aussi bien quand l’Homme est présent dans le milieu que lorsqu’il est absent durant le hiatus d’occupation humaine (1400-800 ans BP). Les résultats montrent que ces taxons d’affinité humaine ont évolué au rythme des variations d’humidité du milieu et leur distribution semble contrainte par leur écologie primaire.