Thèse soutenue

Les ruines de Perse dans la culture européenne du XVIII siècle
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Auteur / Autrice : Emanuele Giusti
Direction : Pascale Rabault-FeuerhahnRolando Minuti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire des mondes modernes et contemporain
Date : Soutenance le 22/09/2021
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres en cotutelle avec Università degli Studi di Firenze
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pays germaniques, transferts culturels (Paris)
établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : Guido Abbattista
Examinateurs / Examinatrices : Pascale Rabault-Feuerhahn, Rolando Minuti, Guido Abbattista, Antonella Romano, Maria Szuppe, Alexander Bevilacqua
Rapporteurs / Rapporteuses : Guido Abbattista, Antonella Romano

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La thèse de doctorat intitulée Les ruines de Perse dans la culture européenne du XVIIIe siècle se situe à l’intersection de plusieurs perspectives historiographiques : l’histoire culturelle et intellectuelle de l’époque moderne et en particulier du long XVIIIe siècle, l’historiographie de l’Iran et des études orientales, et l’histoire des disciplines archéologiques et de l’histoire de l’art. La thèse est divisée en quatre parties. Les deuxième, troisième et quatrième parties sont divisées à leur tour en deux chapitres, tandis que la première partie est divisée en trois chapitres. La première partie présente au lecteur le contexte global de la réception des ruines perses en Europe à trois périodes distinctes : 1660-1720, 1720-1780, 1780-1830. La première période est présentée comme celle de l’établissement définitif de la présence de ruines perses dans la culture européenne, dans le contexte de relations intenses entre l’Europe et la Perse. La deuxième période, marquée par l’effondrement des relations entre les deux zones en raison de la chute de la dynastie safavide, met en évidence la reproduction, la diffusion et le remaniement des matériaux accumulé jusqu’aux environs de 1710-1720, ainsi que la formulation d’orientations et de jugements, sur le plan historique-politique et esthétique-artistique, qui seront déterminants pour les usages faits des ruines perses dans la culture européenne à la troisième période. Cette dernière période, en effet, a vu non seulement le renouvellement des relations entre l’Europe et la Perse, non seulement l’augmentation du degré de complexité des connaissances européennes sur les ruines perses, mais aussi leur inclusion dans des grands récits historiques. Les parties suivantes sont consacrées à l’étude d’un sujet considéré comme dominant dans chacune des périodes identifiées ci-dessus. La seconde partie, divisée en chapitres présentant une double étude de cas, le premier sur le voyageur Jean Chardin, le second sur le voyageur Cornelis de Bruijn, est consacrée à la formulation par ces voyageurs des principaux cadres historiques de référence dans lesquels les ruines perses seront abordées dans les périodes suivantes. La troisième partie est consacrée à l’étude de l’application aux ruines et antiquités perses d’une approche non plus seulement historique-documentaire, mais aussi artistique-esthétique, dans deux chapitres consacrés à la question de la transformation des ruines en antiquités et aux cas de deux savants, le comte de Caylus et Johann Joachim Winckelmann. Enfin, la quatrième partie se concentre sur l’inclusion des ruines perses dans des récits politiques à fort contenu théorique et politique, dans deux chapitres consacrés l’un à la figure du professeur Arnold H. L. Heeren de l’Université de Göttingen, l’autre à la History of Persia produite par le fonctionnaire colonial britannique John Malcolm. Les trois parties que nous venons d’esquisser sont reliées entre elles par des sections appelées ‘introductions’ mais qui ont plutôt pour fonction de reprendre les questions abordées dans les parties précédentes pour montrer comment elles affectent les questions abordées dans la partie courante. En général, la thèse met en évidence la relation étroite entre le développement des connaissances sur les ruines perses et le cadre des relations politiques eurasiennes ; le caractère étendu et généralisé, depuis le début du XVIIIe siècle, de la présence des ruines perses dans la culture européenne ; l’utilisation tout aussi répandue des ruines et de leurs reproductions imprimées comme type de documentation matérielle ; la variété des appréciations esthétiques des ruines ; le rôle que les ruines assument en tant que catalyseurs pour l’écriture de l’histoire de la Perse ; l’importance, dans le processus de compréhension des ruines, de l’intégration des traditions historiographiques et poétiques persanes à la culture européenne du XVIIIe siècle.