Thèse soutenue

IRM de diffusion et quantitative à très haut champ et forts gradients pour l’exploration de la connectivité, de la cytoarchitecture, et de la myéloarchitecture du cerveau de l'animal à l'homme à l'échelle mésoscopique

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Auteur / Autrice : Raïssa Yebga Hot
Direction : Cyril Poupon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Imagerie et physique médicale
Date : Soutenance le 03/09/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Electrical, optical, bio-physics and engineering
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Building large instruments for neuroimaging: from population imaging to ultra-high magnetic fields (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2020-....)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
Jury : Président / Présidente : Thierry Delzescaux
Examinateurs / Examinatrices : Éric Jouvent, Yaniv Assaf, Samuel Sarrazin
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Jouvent, Yaniv Assaf

Résumé

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La neuroimagerie fait face à deux grands défis: cartographier le connectome du cerveau humain et comprendre l’organisation cellulaire des aires corticales reliant les connexions cérébrales. Des limites méthodologiques et technologiques font encore obstacle à la production de cartes à haute résolution dépassant la résolution millimétrique in vivo. L’utilisation conjointe de très hauts champs magnétiques (>7T) et de gradients puissants (>300mT/m) permet de dépasser ces limites. Cette thèse a pour but d’explorer cette piste et de démontrer qu’il est possible d’obtenir des cartographies de résolution mésoscopique à partir de cerveaux scannés ex vivo aussi bien chez l’animal que chez l’homme. Les appareils d’IRM cliniques étant encore dépourvus de cette double technologie, la stratégie adoptée a donc reposé sur l’utilisation de deux imageurs précliniques à 7T et 11,7T, équipés de puissants gradients à 440mT/m et 780mT/m respectivement. Ils ont permis de produire des cartographies du cerveau à l’échelle mésoscopique dans le cadre de trois études complémentaires. Le développement de protocoles dédiés incluant des séquences d’imagerie anatomique, pondérées en diffusion et quantitatives a permis de cartographier les structures cérébrales les plus fines, d’en étudier la connectivité structurelle, et d’en caractériser la cytoarchitecture et la myéloarchitecture. Ces travaux ont nécessité le développement de chaînes de traitement spécifiques pour reconstruire et analyser les cartographies ciblées. Les connectivités structurelles liées aux circuits socio-émotionnels d’animaux d’élevage et sauvages ont d’abord été étudiées à partir de protocoles comprenant des séquences IRM pondérées en T₂ et en diffusion. La première des espèces étudiées fut la caille japonaise, un oiseau d’élevage dont le caractère émotionnel peut être caractérisé par sa réponse spécifique face à des situations de peur appelée immobilité tonique. Une cohorte de 21 sujets a été formée pour valider l’hypothèse que sa propension à exprimer la peur se reflète dans son connectome. L’étude menée en collaboration avec l’INRAE Val de Loire (Nouzilly, France) portait sur deux lignées: les cailles à courte (STI) et longue (LTI) immobilités toniques. Les données de diffusion ont permis d’établir un premier atlas de connectivité structurelle de la caille japonaise qui a révélé l’existence de différences structurelles entre les deux lignées au niveau de plusieurs faisceaux de fibres dont certains participant au circuit socio-émotionnel. La deuxième étude portait sur l’exploration des cerveaux de 8 animaux sauvages provenant du ZooParc de Beauval (Saint-Aignan, France). Leurs cartes de connectivité structurelle ont été générées et l’étiquetage des faisceaux de substance blanche impliqués dans leurs circuits socio-émotionnels a été réalisé. Ces deux premières études ont été des tremplins pour l’acquisition de données mésoscopiques sur un cerveau humain scanné ex vivo, afin d’en cartographier sa connectivité intracorticale. L’étude du cortex cérébral humain in vivo visant l’échelle mésoscopique reste ardue mais prometteuse pour mieux comprendre les pathologies cérébrales associées aux lésions du cortex, qu’elles soient neurodégénératives, psychiatriques ou neurodéveloppementales. Pour cette étude ex vivo, un cerveau humain entier a été mis à disposition par le CHU de Bretonneau (Tours, France) après son extraction et sa fixation. Après avoir été découpé en 13 blocs de taille compatible avec le diamètre du tunnel des IRM précliniques, ce cerveau a pu être scanné avec un protocole incluant de nombreuses séquences d’IRM anatomique, de diffusion (11,7T) et quantitative (7T). Deux campagnes d’acquisition IRM ont pu être menées en parallèle pendant 2 ans. Dans le cadre de ce travail de thèse, une étude visant à la caractérisation fine du ruban cortical a été conduite après reconstruction du puzzle complet, dont l’objectif principal visait la segmentation des couches corticales le constituant.