Thèse soutenue

Approche multifactorielle du trouble de la conscience de soi après un traumatisme crânio-cérébral modéré à sévère
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Auteur / Autrice : Emilie Dromer
Direction : Philippe Azouvi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique - recherche clinique
Date : Soutenance le 27/09/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....)
référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé publique (2020-….)
Jury : Président / Présidente : Catherine Bungener
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Azouvi, Christine Moroni, Pascale Pradat-Diehl, Eric Brunet-Gouet, Michèle Montreuil
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Moroni, Pascale Pradat-Diehl

Résumé

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Le trouble de la conscience de soi est fréquent après un traumatisme crânio-cérébral (TCC) et constitue l’un des principaux freins à la récupération fonctionnelle à long terme. Or, les mécanismes impliqués dans ce trouble sont encore peu connus, et sa prise en charge difficile. Ce travail de thèse comporte deux parties. La première est une revue systématique de littérature, suivant la méthodologie PRISMA sur 76 articles publiés comportant des données empiriques. La deuxième est une étude ayant porté sur 37 patients TCC modérés à sévères et 33 participants de contrôle. L’objectif de l’étude expérimentale était d’étudier la sensibilité de plusieurs échelles cliniques et d’explorer les relations entre le trouble de la conscience de soi et certains processus cognitifs et psychologiques. Nous avons évalué la conscience de soi à travers des échelles globales (reposant sur la différence auto-hétéro évaluation ou sur un questionnaire structuré) et des tâches de prédictions de performance ; le fonctionnement émotionnel par des questionnaires appréciant l’humeur et les stratégies de « coping » ; ainsi que le fonctionnement cognitif à travers des mesures de l’efficience cognitive et des fonctions exécutives. Enfin, deux tâches expérimentales ont évalué la gestion de l’incertitude et la remise en question de croyances. Les résultats indiquent que les échelles globales étaient toutes significativement mais modérément corrélées entre elles mais qu’elles ne l’étaient en revanche pas avec les tâches de prédictions de performance, évaluant une dimension plus situationnelle de la conscience de soi. Les évaluations des participants et des proches étaient concordantes tandis que les cliniciens décrivaient significativement davantage de déficits que les patients. Ce résultat suggère que les cliniciens étaient des évaluateurs plus sensibles à la mise en évidence d’un trouble de la conscience de soi chez les patients. Enfin, le déficit de la conscience de soi était significativement associé à de moins bonnes performances sur quelques épreuves exécutives et à un score de dépression moins élevé ; les épreuves de gestion de l’incertitude et de remise en question de croyances ne montraient pas de corrélations significatives avec les mesures de la conscience de soi. L’ensemble de ces résultats suggèrent que ce trouble est probablement d’origine multifactorielle, sous-tendu par des mécanismes aussi bien cognitifs qu’émotionnels, l’implication de facteurs tels que la gestion de l’incertitude semble cependant plus contrastée. L’enjeu clinique et de la recherche actuelle sera donc de proposer des prises en charges spécifiques prenant en compte l’ensemble de ces facteurs.