Thèse soutenue

Étude des interactions hôte-pathogène et nouvelles pistes thérapeutiques chez Theileria annulata

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Auteur / Autrice : Marie Villares
Direction : Jonathan Weitzman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie cellulaire et moléculaire
Date : Soutenance le 16/12/2021
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Bio Sorbonne Paris Cité (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Épigénétique et destin cellulaire (Paris)
Jury : Président / Présidente : Fernando Rodrigues-Lima
Examinateurs / Examinatrices : Fernando Rodrigues-Lima, Lucile Espert, Mohamed-Ali Hakimi, Fabienne Malagnac, Etienne Morel
Rapporteurs / Rapporteuses : Lucile Espert, Mohamed-Ali Hakimi

Résumé

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Un cinquième des cancers sont d'origine infectieuse, soulignant l'importance de trouver de nouveaux traitements contre les infections microbiennes. Nous étudions un modèle expérimental unique de transformation leucocytaire, induite par Theileria, à la croisée des chemins entre les domaines des maladies infectieuses, du cancer et de l'épigénétique. Theileria est une famille de parasites intracellulaires appartenant au phylum des Apicomplexes ; ils sont liés à des agents pathogènes plus connus qui causent de graves maladies humaines (comme le Paludisme dû à Plasmodium ou Toxoplasma responsable de la Toxoplasmose). Theileria est un vrai maître dans la manipulation du réseau de signalisation de la cellule hôte et de l'épigénome de l'hôte bovin. Il a la remarquable capacité de transformer les leucocytes de l'hôte, provoquant des tumeurs de type lymphome chez les bovins et la mort du bétail avec de graves conséquences socio-économiques dans les pays d'Afrique et d'Asie. Nous avons mis en place des criblages basés sur la microscopie pour rechercher de nouveaux traitements contre la theilériose et des inhibiteurs du phénotype transformé par le parasite dans les cellules infectées. Nous avons testé un grand nombre de composés, notamment (i) une bibliothèque d'inhibiteurs anti-infectieux connus, pour rechercher des alternatives à la molécule anti-Theileriale, la Buparvaquone et (ii) une bibliothèque de composés développés comme inhibiteurs d'enzymes épigénétiques pour traiter le cancer. Le premier criblage a permis d'identifier une nouvelle molécule dont le mécanisme d'action n'implique pas l'oncoprotéine parasitaire sécrétée TaPin1. Nous avons découvert dans le second criblage de nouveaux composés ayant la capacité inattendue de réduire la survie des parasites sans impacter la prolifération des cellules hôtes. Nous avons développé des approches de « Click chemistry » et de protéomiques pour déterminer la cible de ces composés et caractériser leur mode d'action. Cela nous a permis de constater que la régulation de l'autophagie était primordiale dans le processus d'infection : elle serait inhibée par Theileria et réactivée suite au traitement. Au cours de ces études, nous avons également identifié une nouvelle marque d'histone spécifique du parasite (monométhylation H3K18), qui joue un rôle central dans le cycle de vie de Theileria et représente également une cible pour un potentiel traitement. Ces résultats combinés mettent en évidence différentes stratégies pour cibler soit les protéines parasitaires, soit les voies cellulaires de l'hôte afin de lutter contre l'infection parasitaire. Nous concluons que Theileria offre un modèle fascinant pour explorer la complexité des interactions hôte-parasite dans le but de développer de nouvelles thérapies anti-parasitaires et même anti-cancéreuses.