Thèse soutenue

Évaluation de l'efficacité et du coût-efficacité de stratégies de dépistage du VHC et de réduction des risques chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes vivant avec le VIH en France

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Auteur / Autrice : Mathieu Castry
Direction : Sylvie Deuffic-Burban
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Économie de la santé
Date : Soutenance le 29/06/2021
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Infection, anti-microbien, modélisation, évolution (Paris)
Jury : Président / Présidente : Dominique Costagliola
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Costagliola, Yann Le Strat, Charles Cazanave, Isabelle Durand-Zaleski, Benjamin Linas, Olivier Robineau
Rapporteurs / Rapporteuses : Yann Le Strat, Charles Cazanave

Résumé

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On observe depuis le début des années 2000, dans de nombreux pays occidentaux, des micro-épidémies d’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) porteurs du virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Ces épidémies sont particulièrement associées à des pratiques sexuelles à risque, notamment la prise de produits psychoactifs dans un contexte sexuel (chemsex et/ou slam). Parallèlement, la disponibilité récente d’antiviraux à action directe (AAD) hautement efficaces sans interféron, bien tolérés, pris par voie orale en traitement de courte durée (8-12 semaines) a révolutionné le traitement de l’hépatite C. C’est précisément dans ce contexte que l’organisation Mondiale de la Santé (OMS) a défini en 2016 un cadre pour l’élimination de l’hépatite C à l’horizon 2030. L’utilisation du traitement pour prévenir la transmission du VHC (Treatment as Prevention) est ainsi envisagé pour atteindre des niveaux très bas d’incidence et de prévalence. Le dépistage (visant à identifier les personnes infectées) constitue un élément central pour traiter le plus rapidement possible, et les HSH vivant avec le VIH sont une population de choix pour évaluer différentes stratégies de dépistage car ils sont en grande majorité suivis pour leur infection VIH. Par ailleurs, la réduction des risques constitue un levier tout aussi important pour l’objectif d’élimination du VHC dans cette population. Enfin, dans un monde soumis à une contrainte de ressources limitées, il convient d’évaluer le coût des alternatives envisagées et leur efficience. L’objectif de cette thèse est d’évaluer l’efficacité et le coût-efficacité de stratégies de dépistage et de traitement précoce de l’hépatite C ainsi que d’interventions de réduction des risques parmi les HSH vivant avec le VIH en France. Pour cela, nous avons utilisé un modèle dynamique compartimental permettant de simuler la transmission du VHC dans cette population ainsi que la progression de la maladie hépatique associée. Nous montrons que l’incidence primaire de l’hépatite C a significativement diminué entre 2014 et 2017, parmi les HSH vivant avec le VIH et liés aux soins. Les pratiques actuelles de dépistage et de traitement de l’hépatite C permettront d’atteindre des réductions considérables de l’incidence et de la prévalence du VHC d’ici 2030. Une intensification du dépistage permettrait d’obtenir des réductions supplémentaires, mais l’élimination du VHC ne pourra se faire qu’avec la combinaison d’interventions de réduction des risques. Une intervention de réduction des risques serait de plus coût-efficace. Dans les conditions actuelles de dépistage et de traitement, il est crucial de réduire l’exposition au VHC parmi les HSH vivant avec le VIH par le mise en œuvre d’interventions de réduction des risques.