Thèse soutenue

Réduction du gonflement d'une montmorillonite sous sollicitation hygrique par l'utilisation de molécules organiques : application à la construction en terre crue

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Loren Masson
Direction : Myriam DucAnn Bourgès
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences des Matériaux
Date : Soutenance le 16/12/2021
Etablissement(s) : Université Gustave Eiffel
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Ingénierie et Environnement (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l'Aménagement et des réseaux. Département géotechnique environnement, risques naturels et sciences de la terre - Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l'Aménagement et des réseaux. Département géotechnique environnement, risques naturels et sciences de la terre
Jury : Président / Présidente : Bénédicte Prélot
Examinateurs / Examinatrices : Myriam Duc, Ann Bourgès, Anne Pantet, Robert J. Flatt, Jean-Didier Mertz, Fabien Thomas
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Pantet, Robert J. Flatt

Résumé

FR  |  
EN

Dans un contexte de développement durable et d’économie circulaire, le réemploi de terres excavées de chantier est devenu un vrai défi. Riches en particules fines, ces terres utilisées pour la formulation de matériau de construction (par exemple des briques) ou la formulation d’enduits de surface, font partie de la panoplie des méthodes de mise en œuvre de la terre crue. Cependant, ces terres souvent riches en argiles gonflantes de type montmorillonite, deviennent impropres à une utilisation sans renforcement préalable comme l’ajout de sable ou de fibres. Afin de pouvoir réemployer l’ensemble des terres disponibles pour construire ou rénover un bâtiment en terre crue, cette thèse offre une alternative à l’utilisation usuelle de sable ou de fibres, en proposant une stabilisation des minéraux argileux gonflants par adjonction de molécules organiques. Dix molécules, bio-sourcées ou non, ont été testées au cours de cette recherche, en couplant une approche multi-échelle du gonflement allant de l’échelle microscopique (feuillet) à la mesure de la dilatation macroscopique (test sur des éprouvettes sable/argile). Les molécules cationiques de la famille des alkyl-diamines s’avèrent être les plus efficaces pour réduire le gonflement de la montmorillonite sous sollicitation hygrique ce qui confirme les résultats obtenus sur la pierre monumentale. La longueur de la chaîne carbonée des molécules de cette famille ainsi que leur concentration sont les paramètres clés de l’efficacité et de la durabilité du traitement. La diminution du gonflement est liée à une augmentation des propriétés hydrophobes de la surface de la montmorillonite par un effet de recouvrement et un échange cationique d’autant plus importants que la molécule est longue et que sa concentration est élevée. Une fois fixées sur l’argile, ces molécules ne se désorbent pas suite à une lixiviation simulant l’effet du ruissèlement de la pluie ou une élévation de la température à laquelle un mur pourrait être soumis. Ces molécules, financièrement et écologiquement coûteuses, restent cependant particulièrement intéressantes pour une utilisation ponctuelle et réfléchie dans le domaine du patrimoine pour la conservation/restauration des bâtiments à fort enjeux culturels, dont les matériaux renferment des argiles gonflantes