Thèse soutenue

Etude des différentes structures du système nerveux central impliquée dans la douleur neuropathique dans la maladie de Parkinson

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Auteur / Autrice : Mennatallah Elshennawy
Direction : Aziz HafidiShahira Youssef
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neuroscience
Date : Soutenance le 15/12/2021
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...) en cotutelle avec Université Aïn-Chams (Le Caire)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : NPsy-Sydo - NeuroPsycho-Pharmacologie des systèmes dopaminergiques sous-corticaux
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Guillou
Examinateurs / Examinatrices : Adel Kamel, Kawthar Hafez
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Louis Guillou, Monique Majchrzak

Résumé

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La douleur est le principal symptôme non-moteur de la maladie de Parkinson (MP). Son mécanisme est toujours mal compris, bien qu'une augmentation de l'excitation ou une diminution de l'inhibition ait été signalée dans des études précliniques. Ces études ont principalement étudié la douleur mécanique en considérant la diminution d'un seuil nociceptif. Seules quelques études ont été concentrées sur la douleur thermique chez les modèles animaux de la MP. Par conséquent, l'objectif de cette étude était d'évaluer le comportement thermique nociceptif des rats lésés suite à une administration de la 6-hydroxydopamine (6-OHDA), qui constitue un modèle animal de la MP. Par ailleurs, l'inhibition gamma acide aminobutyrique (GABA) a été étudiée dans ce modèle. L’expression de trois marqueurs de la transmission GABAergique, parvalbumine, la décarboxylase de glutamate 67 (GAD67) et le transporteur vésiculaire GABA (VGAT) a été évaluée dans un rat lésé bilatéralement à la 6 OHDA. En outre, un traceur neuronal le fluororuby (FR) a été injecté dans la substantia nigra pars compacta pour évaluer l’éventualité d’une projection antérograde dopaminergique au niveau de la moelle épinière. Nos résultats ont démontré une sensibilité thermique significative aux basses températures 10 °C et 15 °C, et non à des températures plus élevées, chez les rats lésés par rapport aux shams. Les rats lésés ont également montré une allodynie au froid comme cela a été démontré par la présence d’une différence significative dans le nombre de sursauts, dans la latence et dans le temps de réaction au stimulus (goutte d'acétone). L’administration de Ropinirole, un agoniste de récepteur de dopamine 2 (D2R), a bloqué l'allodynie au froid induite par l'acétone chez les rats lésés. De plus, une hypersensibilité mécanique et une allodynie statique ont été observés chez les rats lésés. Ceci est révélé par, la présence d’une différence significative du seuil de vocalisation et du score de douleur entre les rats lésés et les rats shams. Le stimulus de l'acétone a entraîné une augmentation significative de la phosphorylation des protéines Erk1 /2, (marqueurs moléculaires du processus de la douleur) dans la corne dorsale spinale (CDS), les cortex insulaire et cingulaire. En plus, une augmentation de l’expression de CFOS a été notée dans la CDS des rats lésés par rapport au sham. Une augmentation significative dans l'expression des trois marqueurs de la transmission inhibitrice GABAergique, parvalbumine, GAD67 et VGAT a été observée dans la CDS des rats lésés par rapport aux rats shams. En parallèle, une augmentation de la protéine Kinase C gamma (PKCγ) a été observée dans les couches superficielles de la CDS. Les cellules PKCγ jouent un rôle crucial dans la chronicité de la douleur et sont sous contrôle GABAergique. Cette augmentation de l’expression de la PKCγ dans des neurones excitateurs PKCγ a mis en évidence une augmentation de l'excitation et une diminution de l'inhibition dans la CDS. L’étude du traçeur FR confirme la projection de la SNpc sur le PAG (substance périaqueductale), un noyau important dans les contrôles inhibiteurs descendants de la douleur. En conclusion, la présente étude a démontré une claire hypersensibilité thermique au froid, ajouté à une hypersensibilité douloureuse mécanique. De plus, il y avait une expression accrue dans les marqueurs inhibiteurs, qui peuvent refléter une désinhibition ou une inhibition réduite chez les rats lésés. Les processus de la douleur segmentaire impliquent un contrôle dopaminergique qui se fait de manière indirecte par SNpc via le PAG.