Thèse soutenue

Impact de l’apport alimentaire en acides gras polyinsaturés n-3 sur la physiologie du système olfactif périphérique chez la jeune souris
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Auteur / Autrice : Vanessa Soubeyre
Direction : Anne-Marie Le BonXavier Grosmaitre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 06/12/2021
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Laboratoire : Centre des Sciences du Goût et de l'Alimentation (Dijon ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Michel Narce
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Meunier
Rapporteurs / Rapporteuses : Corinne Joffre, Alain Trembleau

Résumé

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L’olfaction joue un rôle majeur dans la détection des signaux chimiques volatils présents dans l’environnement et déclenche des comportements tels que la prise alimentaire, les interactions sociales ou l’évitement d’un danger. Les recherches menées ces dernières années suggèrent que les statuts nutritionnel et métabolique des individus peuvent avoir une influence sur leurs capacités olfactives. Des troubles olfactifs ont ainsi été observés chez des personnes atteintes de pathologies comme l’obésité et le diabète ainsi que chez des rongeurs exposés à des régimes obésogène ou diabétogène. Les mécanismes physiologiques à l’origine de ces dysfonctionnements ne sont pas connus. Une des hypothèses proposées est qu’un déséquilibre nutritionnel, notamment en lipides, perturberait le fonctionnement du système olfactif périphérique. Dans ce contexte, l’objectif de cette thèse était de caractériser l’impact de régimes déséquilibrés en acides gras polyinsaturés (AGPI) de la série n-3 sur la physiologie du système olfactif périphérique chez la souris.Pour cela, des souris femelles ont été nourries ad libitum avec des régimes déficient (LOW) ou supplémenté (HIGH) en AGPI n-3 pendant la période périnatale. Les souriceaux mâles ont ensuite consommé les mêmes régimes jusqu’à l’âge de 8 semaines. Des tests de comportement olfactif ont été réalisés chez la progéniture à l’âge de 3 et 8 semaines La composition de la muqueuse olfactive en acides gras ainsi que l'expression de gènes impliqués dans différentes voies cellulaires ont été analysées. Les réponses électrophysiologiques de la muqueuse olfactive à des odorants ont également été mesurées.Les résultats montrent que dès l’âge de 3 semaines, les régimes LOW et HIGH modifient significativement le profil des acides gras de la muqueuse olfactive de la progéniture. Ces régimes retardent également la maturation des neurones olfactifs sensoriels (NSO) mais n’affectent pas la neurogénèse. De plus, le régime déficient en AGPI n-3 altère le traitement de l’information olfactive au niveau périphérique en réduisant l’expression de certains acteurs de la cascade de transduction du signal olfactif. Toutefois, les capacités olfactives des jeunes souris ne sont pas altérées.En conclusion, ces travaux démontrent que les capacités olfactives des souris nourries avec des régimes déséquilibrés en AGPI n-3 pendant la période périnatale et jusqu’à l’âge adulte sont maintenues malgré des changements moléculaires et fonctionnels significatifs au niveau périphérique. Ces observations confortent l'idée que le système olfactif possède des facultés d’adaptation pour préserver le sens de l’odorat.