Thèse soutenue

Caractérisation de la fatigue neuromusculaire par des méthodes non-linéaires appliquées aux signaux de force : considérations méthodologiques et intérêts dans différents contextes et populations

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Cyril Chatain
Direction : Jean-Marc VallierSofiane Ramdani
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Staps
Date : Soutenance le 15/12/2021
Etablissement(s) : Toulon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mer et Sciences (Toulon ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Jeunesse - Activité Physique et Sportive, Santé (Toulon ; 2017-....)
Jury : Président / Présidente : Pascale Duché
Examinateurs / Examinatrices : Leslie Decker, Vincent Martin, Mathieu Gruet
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Louis Bernard, Raphaël Zory

Résumé

FR  |  
EN

La fatigue neuromusculaire est un phénomène complexe et multi-déterminé. Son évaluation nécessite généralement l’accomplissement de contractions maximales volontaires. Plus récemment, il a été proposé que certaines analyses non-linéaires (fournissant des mesures de complexité), appliquées aux signaux de force recueillis lors de contractions sous-maximales, pourraient être considérées comme de nouveaux indicateurs permettant de quantifier cette fatigue.L’objectif de ce projet de thèse était d’identifier l’intérêt des mesures non-linéaires pour quantifier la fatigue neuromusculaire chez différentes populations, en s’appuyant notamment sur le modèle de la double tâche cognitivo-motrice fatigante caractéristique des activités de la vie quotidienne. Notre première étude nous a permis de mettre en lumière, chez une population de jeunes adultes, un effet néfaste de la double tâche sur l’endurance musculaire, fournissant un cadre expérimental intéressant dans l’optique d’évaluer la capacité de certaines mesures de complexité à détecter des différences de fatigabilité. La deuxième étude, basée sur l’utilisation de la sample entropy, a révélé que la non-stationnarité des signaux de force pouvait mener à des erreurs d’interprétation concernant les changements de complexité neuromusculaire induits par la fatigue. Dans le cadre de cette étude, nous proposons une approche méthodologique permettant de limiter ce phénomène. Notre troisième étude, nous a fourni la preuve de la capacité de la recurrence quantification analysis à détecter des changements de complexité des signaux de force induits par la fatigue. Nos résultats montrent également que cette approche permet de distinguer différents profils de fatigabilité (i.e. hommes vs femmes). Ces méthodes sont actuellement utilisées dans le cadre d’une étude clinique menée chez des individus porteurs de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Considérant le caractère systémique de cette pathologie, les mesures de complexité semblent particulièrement pertinentes dans l’objectif de détecter des altérations de la dynamique neuromusculaire engendrées par une sollicitation prolongée du système cognitivo-moteur. Nos résultats préliminaires issus des méthodes traditionnelles de quantification de la fatigue, ne permettent pour le moment pas de conclure à un effet néfaste de la double tâche majorée chez l’individu porteur de BPCO. Néanmoins, certaines mesures complexes suggèrent des modifications de la dynamique neuromusculaire induites par la fatigue, majorées par l’ajout d’un stress cognitif. Globalement, nos différents travaux montrent que les mesures de complexité sont pertinentes pour caractériser la fatigue neuromusculaire dans différents contextes. La finalisation de l’étude en cours nous permettra de mieux cerner l’intérêt de ces approches dans le contexte clinique.