Thèse soutenue

Le métier de l'étudiant international, entre intégration sociale et académique : le cas d'étudiants congolais décrocheurs à l'Université de Strasbourg

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Auteur / Autrice : Athanase Franck Mahoukou
Direction : Élisabeth Regnault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'education
Date : Soutenance le 28/01/2021
Etablissement(s) : Strasbourg
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales – Perspectives européennes (Strasbourg ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interuniversitaire des sciences de l'éducation et de la communication (Strasbourg)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Saeed Paivandi
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane-Ahmad Hafez, Catherine Agulhon

Résumé

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Cette thèse en sciences de l’éducation s’inscrit dans la foulée des travaux s’intéressant aux facteurs responsables du décrochage des étudiants internationaux en France, le cas d’étudiants congolais décrocheurs à l’Université de Strasbourg. Elle propose une analyse du métier d’étudiant international, qui vise à croiser, de manière diachronique dans le champ de la pédagogie universitaire, des histoires de vécus d’étudiants congolais, dans des contextes nationaux et universitaires, qui recouvrent, des réalités parfois radicalement différentes d’un étudiant à l’autre et d’un pays à l’autre. La question qui se pose avec force, ici, est celle de l’affiliation des étudiants de la République démocratique du Congo (Kinshasa) et de la République du Congo (Brazzaville) à l’Université de Strasbourg, de leur réussite, de leur échec en rapport aux questions relatives à la sociabilité étudiante et à la construction d’un nouveau rapport aux études pour les uns et d’un réapprentissage du métier d’étudiant pour les autres, ceux qui ont déjà poursuivi des études supérieures dans les deux Congo. Nous sommes partis du constat selon lequel beaucoup d’étudiants congolais, qui venaient poursuivre leurs études en France, sortent de l’Université de Strasbourg sans diplômes et peu d’entre eux retournent dans leur pays d’origine. Il s’agit de comprendre ce phénomène et d’essayer de voir comment et pourquoi ils échouent. Pourquoi choisissent-ils, en majorité, de partir en France ? Comment s’y déroulent leurs études et surtout comment réapprennent-ils le métier d’étudiant ? Notre échantillon est constitué de 50 personnes avec lesquelles nous avons mené des entretiens semi-directifs. Nous avons établi une liste de variables et de facteurs explicatifs de l’abandon ou de la réussite afin de repérer leurs effets sur l’intégration sociale et académique considérant que ces deux types d’intégration sont liés entre elles : • L’échec universitaire de notre public de décrocheurs peut-il s’expliquer par la non-affiliation au métier d’étudiant mis en évidence par Coulon (2005) ?• Qu’est-ce qui distingue ceux qui demeureront étudiants de ceux qui échouent ? La motivation du voyage ? La diversité des parcours de départ (L M D ou Campus France) ? Les conditions de vie ? Le type de formation ? Le déficit d’intégration académique ou sociale ?• Quel est le poids des caractéristiques sociodémographiques sur leur décision ? • Quelles sont les stratégies d’affiliation au monde intellectuel mettent-ils en place ?• Pensent-ils retourner au Congo après l’université ? . Enfin, quel est le sens de ce "mouvement" vers l’étranger : s'agit-il d'une migration durable laquelle eût signifié une rupture avec le pays d'origine, ou plutôt d'un passage motivé par l'acquisition de diplômes français dont l'issue eût été le retour après l’université ? Telles ont été les interrogations de cette recherche où les publics, les carrières et les conditions de vie des étudiants se sont diversifiés et fractionnés, engendrant un éclatement des formes de l'expérience étudiant...