Question des inégalités économiques et du bien-être subjectif : perspective du bonheur, de la santé mentale et des inégalités politiques

Question of economic inequality and subjective wellbeing : happiness, mental health, and political inequality perspective

• Auteur / Autrice : Lucie Ingram
• Direction : Francis Munier
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sciences économiques
• Date : Soutenance le 01/12/2021
• Etablissement(s) : Strasbourg
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Augustin Cournot (Strasbourg ; 1995-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Bureau d'économie théorique et appliquée (Strasbourg ; 1972-....)
• Jury : Président / Présidente : Martijn J. Burger
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Estefania Santacreu-Vasut, Moïse Sidiropoulos
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Martijn J. Burger, Monica Guilhen-Royo

Mots clés

Mots clés contrôlés

Participation politique

Santé mentale

Europe

Aspect économique

Bonheur

Européens

Mots clés libres

Bien-être subjectif

Inégalités de revenus

Capital social

Exclusion sociale

Subjective wellbeing

Income inequality

Social capital

Social exclusion

Résumé

L'objectif principal de cette thèse est d'examiner si l'inégalité des revenus a un impact sur le bien-être des Européens; plus précisément, elle examine la relation entre l'inégalité des revenus et le bonheur, la santé mentale et l'inégalité politique. Cette thèse tente de répondre aux questions suivantes: Quel impact un niveau d'inégalité économique a-t-il sur le bonheur, la santé mentale et l'engagement politique des citoyens européens? En utilisant une régression binomiale hiérarchique multiple et une combinaison d'enquêtes transnationales, l'enquête européenne sur la qualité de vie (EQLS) et l'enquête sociale européenne (ESS), cette thèse étudie le cas des citoyens européens au début du XXIe siècle. L'article I examine la pertinence de l'écart-type pour mesurer le bien-être. Une nouvelle mesure, la "gamme dynamique", est proposée et comparée aux mesures de disparité existantes. L'analyse révèle que dans certains pays, l'inégalité du classement du bonheur a considérablement changé. Les résultats suggèrent fortement que l'inégalité des revenus est beaucoup plus critique que prévu dans la détermination de l'inégalité du bien-être. Le développement d'une nouvelle mesure, la "Dynamic Range", a grandement contribué à cette conclusion. Le document II examine si l'inégalité des revenus a un effet sur le bien-être mental. Tout d'abord, il explore les variations du niveau de bien-être mental parmi les Européens. Deuxièmement, les déterminants du bien-être mental sont étudiés. Troisièmement, les hypothèses du capital social, de l'anxiété sociale et du néomatérialisme sont testées, afin d'expliquer l'association entre l'inégalité des revenus, mesurée par le coefficient de Gini, et le bien-être mental, mesuré par les indicateurs d’équilibre entre des affects positifs et négatifs. Les deux scores composites mesurant le bien-être et la détresse ont donné des résultats similaires dans l'analyse. Les résultats réfutent l'hypothèse de l'effet tunnel, selon laquelle l'inégalité de richesse rend les gens optimistes et accroît leur bonheur. En revanche, ils soutiennent la théorie de la privation relative, selon laquelle une moindre disparité économique est nécessaire au bonheur. En outre, les données indiquent que le capital social et une faible anxiété sociale sont essentiels à la santé mentale. Enfin, le document III explore la relation entre l'inégalité des revenus et l'inégalité politique. Premièrement, il étudie la variation du niveau d'engagement politique parmi les démocraties européennes avancées. Ensuite, les déterminants de la participation politique, principalement les protestations, sont examinés. Les résultats révèlent que le niveau d'engagement politique des citoyens européens varie. Les citoyens les plus actifs se trouvent en Suède, à l'exception de la participation à une manifestation, l'activité la plus populaire en France. Les anciens pays socialistes d'Europe centrale et orientale sont les moins engagés en politique. En outre, les résultats renforcent la théorie du pouvoir relatif; une plus grande inégalité économique exacerbe l'inégalité politique.

The main purpose of his thesis is to examine whether income inequality impacs well-being among European people; more specifically, it examines the relationship between income inequality and happiness, mental health, and political inequality. Specifically, this thesis attempts to answer the following questions: What impact, if any, does a level of economic inequality have on the European citizens' happiness, mental health, and political engagement? Using multiple, hierarchal binomial regression and utilising a combination of the cross-national surveys, the European Quality of Life Survey (EQLS) and European Social Survey (ESS), this thesis investigates the case of European citizens in the early twenty-first century. Paper I examines the appropriateness of the standard deviation in measuring well-being. A new measure, 'Dynamic Range', is proposed and compared to the existing disparity measures. The analysis reveals that in some countries, the inequality of happiness ranking has changed substantially. The findings strongly suggest that income inequality is significantly more critical than previously anticipated in determining well-being inequality. The development of a new metric, the 'Dynamic Range,' greatly assisted in reaching this conclusion. Paper II examines whether income inequality has any effect on mental well-being. Firstly, it explores the variations in the level of mental well-being among European people. Secondly, the determinants of mental well-being are investigated. Thirdly, the social capital, social anxiety, and neo-materialist hypotheses are tested, explaining the association between income inequality, measured by the Gini coefficient and mental well-being, measured by the positive and negative affect balance indicators. Both composite scores measuring well-being and distress performed similarly in the analysis. The findings refute the tunnel effect hypothesis, claiming that wealth inequality gives people optimism and boosts their happiness. However, they support the relative deprivation theory, which states that lower economic disparity is necessary for happiness. Furthermore, the data indicates that both social capital and low social anxiety are essential for mental health. Finally, paper III explores the relationship between income inequality and political inequality. First, it investigates the variation in the level of political engagement among advanced European democracies. Second, the determinants of political participation, mainly protests, are examined. The findings reveal that the amount of political among the European citizens vary. The most active citizens are in Sweden, except for attending a demonstration, the most popular activity in France. The former socialist countries in Central and Eastern Europe engage in politics the least. Moreover, the results reinforce the relative power theory; greater economic inequality exacerbates political inequality.