Du conflit au dialogue : l'athéisme scientifique en RDA (1963-1990)

From conflit to dialogue : scientific atheism in the GDR (1963-1990)

• Auteur / Autrice : Eva Guigo-Patzelt
• Direction : Hélène Miard-Delacroix
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Études germaniques
• Date : Soutenance le 09/12/2021
• Etablissement(s) : Sorbonne université
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....)
• Jury : Président / Présidente : Armin Owzar
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Laura Pettinaroli
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Droit, Sylvie Le Grand

Mots clés

Mots clés contrôlés

Athéisme

Allemagne (République démocratique)

Religion et sciences

Mots clés libres

Athéisme

Allemagne (République démocratique)

Marxisme-léninisme

Communisme et religion

Klohr, Olof

Atheism

GDR

Marxism-Leninism

Communism and religion

Klohr, Olof

Résumé

L’athéisme scientifique, une discipline universitaire à l’origine soviétique, a été présente dans la recherche et l’enseignement supérieur est-allemands pendant près de trois décennies. Entre 1963 et 1968 une chaire lui a été dédié à l’université d’Iéna, dirigée par Olof Klohr qui en est resté le spécialiste est-allemand le plus en vue. Pour donner un contenu à la nouvelle sous-discipline de la philosophie marxiste-léniniste, il s’est rapidement tourné vers la sociologie religieuse. Le conflit entre athéisme et religion, science et foi, était un autre axe fondamental de sa réflexion. Une réforme de l’enseignement supérieur en 1968/69 s’est soldée par la suppression des moyens alloués à l’athéisme scientifique. Muté à Warnemünde près de Rostock, Klohr a pu reprendre le travail grâce à un revirement politique en 1972 et reconstruire un réseau de chercheurs, dont l’expansion a atteint son plafond vers la fin de la décennie. En 1981 la création d’une nouvelle entité confiée à Wolfgang Kliem a placée l’athéisme scientifique directement sous la responsabilité du parti au pouvoir. Loin de l’image d’une RDA déclinante et sclérosée, les dernières années du régime se sont caractérisées dans le domaine de l’athéisme scientifique par une diversification des profils, un renouvellement théorique et l’engagement dans un dialogue avec des concitoyens protestants et catholiques. Dans le cadre de la réunification allemande, l’ensemble des collectifs de recherche a été démantelé.

Scientific atheism was an academic discipline from the Soviet Union that has also been present in the East German university research and education for nearly thirty years. From 1963 to 1968 it had it’s own chair at the Jena university under the direction of Olof Klohr, it’s main East German specialist. While trying to define the contents of the new academic field – which was in fact part of the marxist-leninist philosophy – Klohr focused on two areas. The first one was to underline a conflit between atheism and science on the one hand, religion on the other. The second led him to study religion by sociological means. A reform of the East German higher education system in 1968/69 put an end to scientific atheism. After a change for Warnemünde near Rostock a resolution of the Politburo in 1972 allowed Klohr to get back to scientific atheism and to build up a new research network ; it reached its maximal extension at the end of the 1970s. In 1981 a new council was created and, lead by Wolfgang Kliem, supposed to put scientific atheism under the communist party’s direct control. However during the last years, which are often said to have been the least dynamic of the GDR’s history, scientific atheism developped in several new places, hosted very animated debates and new ideas, and led to dialogue with protestants and catholics inside and outside the GDR. All research groups got shut down by the German reunification.