Stefan Zweig et l’Autre. La représentation et la construction des étrangers
Auteur / Autrice : | Bastian Spangenberg |
Direction : | Bernard Banoun |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance le 25/05/2021 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Représentations et Identités. Espaces germanique, nordique et néerlandophone (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Marc Lacheny |
Examinateurs / Examinatrices : Annegret Pelz, Ulrike Vedder, Maria de Fátima Gil Rodrigues da Silva | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc Lacheny, Arturo Larcati |
Mots clés
Résumé
Stefan Zweig (1881-1942), l'un des écrivains les plus lus en langue allemande à ce jour, suscite un intérêt croissant pour les études littéraires. Cependant, il n'y a pas eu, jusqu'à présent, d'étude détaillée de ses œuvres complètes dans une perspective postcolonialiste. En examinant la représentation de l'Autre et les constructions de l'étranger dans l'œuvre de l'écrivain viennois, le travail présent montre en quelle mesure Zweig construit et reconstruit des images eurocentristes et en partie ethnocentristes, qui à leur tour contribuent aux tensions entre ses propres identités collectives (en tant que Viennois, Autrichien, germanophone, Européen et Juif) et les Autres respectifs. On peut comprendre que Zweig, en règle générale, ne remet pas en question les constructions d'altérité traditionnelles, donc conventionnelles ou mythologiques, et perpétue ainsi à plusieurs reprises des stéréotypes essentiellement conflictuels. À cet égard, il s'écarte souvent de ses propres idéaux humanistes qui promeuvent la confraternité et l'inclusion. Malgré ces tensions dans l'œuvre de l'écrivain, Zweig est largement dépeint comme un « grand Européen », une épithète qui, lorsqu'elle est examinée de manière plus critique, ne peut être valable que si l'impérialisme européen, son eurocentrisme et son ethnocentrisme, et les images partiellement déshumanisantes de l'Autre sous-jacentes sont inclus dans le processus. Le présent ouvrage fonctionne donc comme un addendum à un examen parfois insuffisamment critique des œuvres complètes d'un écrivain très respecté et toujours influent de la première moitié du XXe siècle.