Logiques spatiales et logiques pénales : acteurs, modèles internationaux et diffusion de l'architecture carcérale en France (1770-1950)

Spatial process and penal process : protagonists, international patterns and propagation of prison architecture in France (1770-1950)

• Auteur / Autrice : Elsa Besson
• Direction : Hélène Jannière, Martine Kaluszynski
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Histoire de l'art
• Date : Soutenance le 03/12/2021
• Etablissement(s) : Rennes 2
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire et Critique des Arts / HCA - EA 1279
• Jury : Président / Présidente : Jean-Baptiste Minnaert
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Guy Lambert, Xavier Rousseaux
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Antonio Brucculeri, Nabila Oulebsir

Mots clés

Mots clés contrôlés

Politique publique

Études comparatives

Congrès et conférences

Prisons

20e siècle

19e siècle

France

Prisons -- Conception et construction

Mots clés libres

Architecture carcérale

Modèles internationaux

Congrès pénitentiaires

Prisons françaises

Réseaux d'experts

XIXe-XXe siècle

Prison architecture

International patterns

Penitentiary congresses

French prisons

Experts network

XIXth-XXth centuries

Résumé

La thèse se propose de comprendre l'élaboration des principes architecturaux régissant les prisons en France entre 1770 et 1950, grâce à trois niveaux d'analyse : l'échelle internationale avec la circulation de modèles étrangers, l'échelle nationale avec les politiques pénitentiaires et la promotion de théories et de « plans-spécimens » et l'échelle départementale, à travers l'étude d'un ensemble d'établissements pénitentiaires. Ce travail veut approfondir l'état des connaissances sur l'architecture carcérale par la mobilisation de corpus appartenant à l'histoire du droit et de la justice, notamment grâce aux congrès pénitentiaires internationaux et à leurs bulletins et aux espaces de diffusion des théories pénitentiaires françaises qui s'intéressent à l'architecture carcérale (revues, expositions, ouvrages etc.). Si à la fin XVIIIe siècle, l'espace de la prison est d'abord considéré depuis le point de vue de la salubrité et la sécurité, il gagne peu à peu en importance à partir de 1830, tant auprès des philanthropes, des réformateurs sociaux, des experts gouvernementaux que des architectes eux-mêmes. La place de ces derniers dans des réseaux exogènes à leur profession est interrogée pour saisir leur implication dans la mise en forme de projets ayant valeur de modèles. Parallèlement, l'analyse d'une quinzaine de prisons édifiées en France permet de mesurer au plus près la part des circulations de modèles français et étrangers mais également d'interroger le désintérêt progressif que suscite ce programme, longtemps considéré comme crucial dans les réseaux réformateurs et philanthropiques notamment, mais qui tend à se banaliser à partir de la fin du XIXe siècle.

The thesis aims to understand the development of architectural principles governing prisons in France between 1770 and 1950, through three levels of analysis: the international scale with the circulation of foreign models, the national scale with prison policies and the promotion of theories and "specimen plans" and the departmental scale, through the study of a set of prisons. This work aims to deepen the state of knowledge on prison architecture through the mobilization of corpus belonging to the history of law and justice, notably through international penitentiary congresses and their bulletins, and through the spaces of diffusion of French penitentiary theories that are interested in prison architecture (magazines, exhibitions, books, etc.). If at the end of the 18th century, the prison space was first considered from the point of view of health and safety, it gradually gained importance from 1830 onwards, both among philanthropists, social reformers, government experts and architects themselves. The place of the latter in networks exogenous to their profession is questioned in order to understand their involvement in the development of projects with model value. At the same time, the analysis of some fifteen prisons built in France allows us to measure more closely the share of circulations of French and foreign models, but also to question the progressive disinterest in this program, which was long considered crucial in the reformers' and philanthropie networks in particular, but which tended to become commonplace from the end of the 19th century.